Le Meeting Annuel de World Sailing, la Fédération internationale de voile, s’est clos le dimanche 12 novembre à Puerto Vallarta, au Mexique. Parmi les décisions prises, l’une nous a particulièrement intéressés : le principe de lancer des Championnats du monde offshore one design. Quand et où aura lieu la première édition ? Sur quel support et quel en sera le format ? Il est, pour l’instant, bien trop tôt pour le dire. Les membres de l’Oceanic & offshore committee, en charge de la course au large chez World Sailing, vont se mettre au travail pour défricher le terrain et proposer des pistes au conseil d’administration.
L’adoption de cette “soumission” 108 (une proposition dans le jargon de World Sailing), suggérée par le conseil d’administration lui-même, s’inscrit dans le droit fil du projet, détaillé dès février dernier dans Tip & Shaft, d’introduire au programme olympique une épreuve de course au large en démonstration en 2020, à Tokyo. Elle montre que les mentalités sont décidément en train d’évoluer au sein d’une institution jusqu’ici très centrée sur la voile légère. “Depuis quelques mois, la course au large revient fort au sein de World Sailing, ils ont pris conscience qu’ils ne pouvaient pas ignorer une grande partie de la voile mondiale : le voileux, il ne fait pas que du dériveur le long de la plage”, assure Nicolas Hénard, président de la Fédération Française de Voile.
La France, berceau de la course au large, menait jusqu’ici sur ce dossier un discret mais intense lobbying. Elle affiche désormais ouvertement l’intention d’accueillir à Marseille en 2024 la première épreuve officielle de course au large olympique. Une stratégie très offensive : ayant obtenu l’organisation en 2018 de deux des quatre épreuves des World Cup Series 2017-2018, à Hyères en avril et, nous a confirmé Nicolas Hénard, à Marseilledébut juin pour les finales, la FF Voile a pour projet d’y proposer une épreuve de course au large de démonstration. Une épreuve qui pourrait préfigurer ce que seront les futurs Championnats du monde, objet de la soumission 108. “L’idée, même si les délais sont très tendus, est de faire une épreuve de sélection à Hyères afin de qualifier une dizaine d’équipages mixtes pour la finale à Marseille qui se déroulerait sous la forme d’un parcours de 300 milles”, dévoile à Tip & Shaft le patron de la fédération française.
L’objectif est de marquer les esprits et de convaincre les Japonais, jusqu’ici réticents, d’accepter la fameuse épreuve de démonstration en 2020 à Tokyo. Qui, si elle avait lieu, servirait de rampe de lancement quatre ans plus tard pour une épreuve officielle à Marseille. “Nous faisons le forcing pour que cet “offshore showcase” ait lieu à Tokyo”, confirme Nicolas Hénard. Qui a même prévu un plan B en cas de refus nippon : “Nous avons émis l’hypothèse auprès de World Sailing de délocaliser ce showcase à Marseille en 2020 avec un lien très fort avec le Japon”. Cela suffira-t-il à faire tomber les résistances ? A suivre.
Preuve que la course au large gagne du terrain : parmi les autres soumissions adoptées lors de la conférence annuelle de Puerto Vallarta, a été annoncée la mise en place d’un Championnat du monde IRC/ORC, avec deux classements parallèles tout au long de l’année conclus par une finale avec deux titres de champions du monde. Autre grande nouveauté, la création des eSailing World Championships en partenariat avec Virtual Regatta dont les finales auront lieu en novembre 2018, à Sarasota.