C’est sans public que doit s’élancer le Vendée Globe 2020 le 8 novembre à 13h02. Malgré le contexte, cette neuvième édition est celle de tous les records, avec 33 participants et un budget de 16 millions d’euros (contre 12,3 en 2016). Tip & Shaft a décortiqué le budget du Vendée Globe.
10,5 MILLIONS D’EUROS POUR LES PARTENAIRES HISTORIQUES
A course exceptionnelle budget exceptionnel. Interrogé pat Tip & Shaft le 17 septembre dernier lors de la conférence de presse de présentation du Vendée Globe, Yves Auvinet, le président de la SAEM Vendée qui organise le tour du monde, annonçait un budget de 16 millions d’euros hors taxe sur quatre ans. Les partenaires historiques de l’épreuve couvrent un peu plus des deux tiers de cette somme : le conseil départemental de Vendée injecte 4,3 millions, Sodebo 4 millions, la ville des Sables d’Olonne 1,5 million, et la région Pays de la Loire 666 000 euros, soit près de 10,5 millions d’euros à eux quatre. “Le reliquat [un peu moins de 6 millions, NDLR] est assuré par des partenaires complémentaires et par les recettes réalisées sur le village”, nous indiquait celui qui est également président du conseil départemental de la Vendée.
2,5 MILLIONS D’EUROS POUR LES PARTENAIRES PRIVÉS COMPLÉMENTAIRES
D’autres sponsors privés ont donc été démarchés, avec des niveaux d’investissement inférieurs qui représentent en tout “2,5 millions d’euros”, estime Yves Auvinet. Pour réunir cette somme, a été mise en place une pyramide de partenariats se déclinant en trois niveaux distincts : “partenaire officiel“, aux côtés de la ville des Sables d’Olonne et de la région Pays de la Loire (ticket d’entrée à 1 million d’euros) ; “fournisseur officiel” (minimum 250 000 euros) et “fournisseur technique” (à partir de 50 000 euros).
Le bilan ? “Vu le contexte, avec une période Covid intervenue à un moment où, en général, on finalise les discussions, c’est pas mal, estime Antoine Robin, qui a participé à ce travail de prospection avec sa société Come Together. Cette. Des secteurs n’ont pas du tout pu investir au niveau qu’on pouvait attendre, mais il y a beaucoup plus de marques chez les fournisseurs techniques, 29 au total, c’est un beau score [ils étaient 13 en 2016, NDLR].”
Le rang de partenaire officiel, en revanche, n’a pas trouvé preneur. “Pour une marque d’envergure, c’était le seul niveau de partenariat vraiment intéressant mais il était très cher par rapport à ce qui était proposé“, avance un observateur du marché. Du côté des fournisseurs officiels, le seul nouvel entrant est Ulysse Nardin, chronométreur officiel, pour un montant que la marque horlogère, sollicitée, n’a pas souhaité communiquer (mais d’un minimum de 250 000 euros selon la pyramide des partenariats).
L’engagement des trois autres fournisseurs officiels, déjà présents en 2016, diffère selon la nature de leur activité. Eoliennes en Mer Iles d’Yeu et de Noirmoutier apporte du cash – l’entreprise, dont l’investissement il y a quatre ans était de 500 000 euros, n’a pas non plus voulu dévoiler le montant de son engagement -, CLS fournit une prestation de service (la détection des glaces par satellite), moyennant un montant de 360 000 euros HT. Highfield, de son côté, met à disposition de l’organisation 48 semi-rigides sur un modèle de partenariat similaire à celui de 2016 : un apport marchandise d’environ 450 000 euros et 50 000 euros en numéraire. “Notre engagement est bien plus fort, parce que nous finançons les 48 bateaux et leur exploitation pendant plus d’un an, au total, ça nous revient entre 2,5 et 2,8 millions [couvert par la revente des bateaux, NDLR]“, estime Brice Lavirotte, responsable marketing et communication chez Highfield France.
100 À 150 K€ POUR LE CLUB DE PME PARTENAIRES
La SAEM Vendée a également lancé pour cette édition un “Club VG2020” destiné aux petites entreprises. “L’objectif est de rendre accessible le village hospitalités au tissu économique local, de lui faire découvrir le milieu de la voile de compétition et de sensibiliser les entreprises aux enjeux environnementaux et sociétaux.”, explique Fabrice Garandeau, dont l’agence Krescendo s’est occupée de ce club avec deux autres sociétés vendéennes, Showtime et OBox. Au total, 29 entreprises ont adhéré à ce club pour une somme globale comprise “entre 100 000 et 150 000 euros“, estime Fabrice Garandeau.
3 MILLIONS D’EUROS DE RECETTES POUR LE VILLAGE
Dernier volet des revenus, les recettes du village étaient estimées initialement à 3 millions d’euros : locations des espaces pour les partenaires et les exposants (54 cette année), recettes d’exploitation, etc. Un chiffre qui devrait forcément être revu à la baisse après la fermeture anticipée du village ce jeudi.
DES DÉPENSES SOUS CONTRÔLE
Côté dépenses, la SAEM Vendée ne souhaite pas encore entrer dans les détails : “On ne communique pas pour l’instant sur les chiffres car nous sommes sur une édition spéciale”, nous a répondu Laura Le Goff, directrice générale de la structure organisatrice. Selon Yves Auvinet, le surcoût lié à la pandémie se chiffre à 300 000 euros. Le Covid-19 entraîne donc des économies, rendues encore plus nécessaires par la fermeture du village et donc de toutes les opérations de relations publiques prévues d’ici le départ. “On était partis sur un village ouvert tout au long de la course, on ne va pas forcément maintenir toutes nos structures, on se doit d’être très vigilants pour éviter tout ce qui pourrait être dépenses inutiles“, confirme le président de la SAEM Vendée.
Les grands postes de dépenses sont partagés entre la partie sportive, la communication – au sens large – et le village. En tout, 80 prestataires sont mobilisés sur l’événement, choisis suite à des appels d’offres lancés entre 2017 et 2020. Parmi ceux-ci, d’après les avis d’attribution que Tip & Shaft a consultés, la direction de course a été confiée à Jacques Caraës (via Kaori, l’agence de communication dont il est le gérant) pour un montant de 488 239 euros.
Le marché des relations presse et de la stratégie d’influence a été attribué à l’agence OConnection pour 251 500 euros, tandis que la prestation photo a été décrochée par Alea (174 000 euros), la communication éditoriale et digitale par Addviso (600 000 euros) qui s’occupe aussi de la partie gestion/maintenance/hébergement du site et des applications mobiles (300 000 euros). L’identité visuelle est revenue à Désigne (Nicolas Gilles) pour 100 000 euros, tandis que “l’optimisation de la diffusion audiovisuelle et prestations techniques permettant la production audiovisuelle liée au Vendée Globe”, se répartit, pour un total de 1,7 million d’euros, entre Nefertiti, 6e Sens et Amaury Sport Organisation.
Le budget de ce Vendée Globe particulier sera-t-il à l’équilibre ? “La volonté est de l’équilibrer, il va falloir combattre pour y arriver (…) mais on ne pourra le savoir qu’à la fin de cette édition”, nous répondait en septembre Yves Auvinet.
Photo : Olivier Blanchet / Alea #VG2020