Vendee Globe 2024

Ce qu’il faut retenir de la conférence de presse du Vendée Globe

La conférence de presse de présentation du Vendée Globe 2024 a eu lieu jeudi à la Seine Musicale, à Boulogne-Billancourt. L’occasion de présenter les 40 skippers qui s’élanceront le 10 novembre des Sables d’Olonne et pour Tip & Shaft de glaner quelques informations.

Après une édition 2020 marquée par le Covid, et donc par l’absence de spectateurs aux Sables d’Olonne, le Vendée Globe fera son retour cette année dans sa configuration habituelle, avec un village qui ouvrira ses portes le 19 octobre et s’étendra sur 30 000 mètres carrés. La dixième édition s’annonce celle de tous les records, déjà en ce qui concerne les participants, puisqu’ils seront 40 (contre 33 en 2020) à s’élancer le 10 novembre.

Record attendu également pour ce qui est de l’affluence, Alain Leboeuf, président du département de la Vendée et à ce titre de la SAEM Vendée, qui organise la course, estimant à plus d’un million le nombre de visiteurs qui viendront sur le village. S’ils pourront toujours y accéder gratuitement, ils devront néanmoins désormais s’inscrire en ligne. Un chiffre qui ne prend pas en compte ceux qui n’arriveront que le jour du départ, puis des arrivées, pour se presser le long du fameux chenal des Sables.

L’inflation concerne également le budget qui, sur quatre ans, se monte à 21 millions d’euros (HT) si l’on ne prend compte que le seul Vendée Globe contre 16 en 2020 et 12,3 en 2016. Un chiffre qui grimpe à 25 millions d’euros en ajoutant la Vendée Arctique 2022 et la New York Vendée 2024, également organisées par la SAEM Vendée au cours de ce cycle quadriennal. Ce budget est assuré par les partenaires privés (35%), les collectivités publiques (32%), les recettes provenant du village et des hospitalités (25%), les produits dérivés et recettes diverses (4%) et les frais d’inscription (4%), ces derniers se montant à 20 000 euros (HT) par concurrents. Une somme qui, précise le président du conseil départemental, “est intégralement reversée aux skippers”.

Les primes sont inchangées par rapport à l’édition précédente, puisque le vainqueur touchera 200 000 euros (TTC), le deuxième 140 000, le troisième 100 000, le quatrième 80 000, le cinquième 50 000, le sixième 40 000, le septième 30 000, le huitième 25 000, le neuvième 20 000, le dixième 15 000, les 100 000 restants se répartissant entre les autres marins classés. Soit, au total, une enveloppe de 800 000 euros de prize moneyCôté dépenses, le budget total est consacré à l’aménagement et à la gestion du village (35%), à la communication (32%), aux frais de fonctionnement sur quatre ans (18%) et à tout ce qui concerne la direction de course (15%).

Les déplacements comptent pour
63% dans l’empreinte carbone

Si l’on rentre dans le détail des recettes, parmi les collectivités qui participent au budget de ce Vendée Globe 2024, le département de la Vendée est le premier contributeur, avec 4,7 millions d’euros, suivi de la ville des Sables d’Olonne avec 1,5 millions d’euros et de la région Pays de la Loire avec 660 000 euros. La ville, selon son maire Yannick Moreau, interrogé par Tip & Shaft, dépense en plus environ 1 million d’euros, notamment en mise à disposition de ressources, gestion des transports communaux (navettes gratuites, abonnements à tarif réduit…) et animations qui, en dehors du village, lui sont propres et ont pour but “d’attirer les familles en centre-ville”.

Et l’édile de citer la visite sur le front de mer d’un ancien Imoca et une exposition spécialement commandée au premier vainqueur du Vendée Globe, Titouan Lamazou – dont l’ancien Ecureuil d’Aquitaine, remis à neuf, sera amarré au ponton du Vendée Globe pendant toute la durée de la course -, sous la forme d’une série de tableaux présentés au Musée d’art moderne et contemporain de l’Abbaye Sainte-Croix.

La région met également la main au portefeuille, en plus de sa subvention, en finançant l’opération « billets live » qui permettra, selon sa vice-présidente Isabelle Leroy, “du 8 au 11 novembre, de rejoindre en TER les Sables d’Olonne pour 5 euros depuis une gare de la région Pays de la Loire et même au-delà, puisqu’on inclut par exemple La Rochelle ou des gares en Bretagne.” Une initiative parmi d’autres (gestion et recyclage des déchets et de l’eau, contraintes imposées aux exposants, notamment sur les goodies…), destinée à réduire l’empreinte carbone du Vendée Globe, dont les déplacements comptent à hauteur de 63%.

Des attentes fortes
pour l’écosystème local

Cet afflux de visiteurs, s’il a un coût environnemental, comme pour tout événement de masse, est générateur d’importantes retombées pour l’économie locale. Avec des attentes particulières cette année, d’abord, parce que l’édition 2020 avait eu lieu sans public, ensuite parce que, explique Yannick Moreau, “on a eu une saison touristique moyenne avec un mois de juillet très décevant, donc on espère que l’affluence de visiteurs en octobre et en novembre va compenser en partie ce déficit de fréquentation“.

Si la ville n’a jusqu’ici jamais commandé d’études spécifiques sur les retombées économiques et médiatiques du Vendée Globe, elle envisage, toujours selon son maire, de le faire cette année, mais à l’échelle d’un an, du 1er octobre 2024 à fin de l’automne 2025, ce dernier précisant “que le Vendée Globe constitue une locomotive de la dynamique et de l’attractivité vendéennes et sablaises.

Ce qu’Alain Leboeuf confirme, chiffres à l’appui, le département effectuant quant à lui ces études à chaque édition : “En 2016, les retombées économiques directes pour la Vendée, principalement pour l’hôtellerie et la restauration, ont été estimées à 35 millions d’euros, auxquels il fait ajouter 15 millions de retombées médias en équivalent publicitaire [373 millions pour la course, dont 105 à l’étranger, NDLR]. On voit en outre beaucoup de touristes, de plus en plus venus de l’étranger, arriver en Vendée un ou deux ans après, parce qu’ils ont vu le Vendée Globe à la télé. On refera cette étude à l’issue du Vendée Globe 2024, mais ces chiffres devraient beaucoup augmenter.”

120 millions de retombées
pour Sodebo depuis 2004

Du côté des partenaires privés, Sodebo sera pour la sixième fois consécutive partenaire majeur du Vendée Globe, avec une enveloppe globale sur quatre ans que Patricia Brochard, sa coprésidente, a révélée lors de Tip & Shaft/Connect en mars dernier : 4,3 millions d’euros, la société vendéenne dépensant en plus sur la période 1,2 million en activations. “La somme allouée au Vendée Globe augmente de 300 000 euros par rapport à l’édition précédente, parce que nous sommes également devenus partenaires de la Vendée Arctique et de New York Vendée”, explique Adrien Cervetto, responsable marketing sportif et événementiel de Sodebo.

Avec, là encore, des retombées positives, selon ce dernier : “En tout, sur la voile depuis 25 ans, les retombées sont d’un tout petit peu plus de 200 millions d’euros en équivalent achat d’espace, et si on zoome uniquement sur le Vendée Globe, c’est autour de 120 millions depuis 2004, dont 33 sur la dernière édition. La course a clairement contribué à développer la notoriété de la marque, passée en 25 ans de 8 à 96%.”

Aux côtés de Sodebo, les autres partenaires privés officiels sont Banque Populaire Grand Ouest, nouvel arrivant sur cette dixième édition, la société Eoliennes en mer-Iles d’Yeu et de Noirmoutier, Ulysse Nardin et Zodiac. Les autres niveaux de partenariat se répartissant entre fournisseurs officiels, partenaires océans et fournisseurs techniques. Au total, d’après Alain Leboeuf, le budget est à l’équilibre, nous n’avons pas vocation à faire des bénéfices et quand on trouve des nouvelles recettes, on se permet des dépenses supplémentaires.”

Des nouveautés pour les jeunes

Ces dépenses supplémentaires concernent notamment la communication, avec quelques nouveautés en 2024 destinées à séduire en particulier un public plus jeune : l’arrivée du Vendée Globe sur le réseau Tik Tokla mascotte Adélie le manchot, une première sur la course, et un album Panini qui comprendra 175 stickers, là encore une première, la célèbre marque italienne se lançant pour la première fois dans la voile.

“Nous avions eu un premier contact il y a dix ans avec le Vendée Globe, mais nous n’avions pas donné suite, parce qu’on était encore très focalisés à l’époque sur nos thématiques principales, le foot en particulier, nous explique Isabelle Fillon, directrice marketing de Panini France. Depuis, nous avons opéré une certaine diversification, et lors de la dernière édition, on a eu le sentiment que beaucoup de familles et d’enfants avaient suivi cette aventure, on s’est dit que c’était le bon moment pour se lancer enfin sur la thématique de la voile et du Vendée Globe.”

Combien d’albums et de stickers seront imprimés et quel est le montant du contrat de licence entre Panini et la SAEM Vendée ? “On ne communique pas ces chiffres, répond l’intéressée. Je peux juste vous dire qu’on a dans un premier temps calibré cette collection comme celle du Tour de France cycliste, avec un référencement national, même si c’est bien sûr dans le Grand Ouest qu’on trouvera le plus d’albums.”

Pour finir, une série consacrée au Vendée Globe“de quatre à six épisodes”, en cours de tournage sur le mode des séries à succès de Netflix, Drive To Survive et Au Cœur du Peloton, verra le jour entre 2026, produite par Federation Studios, avec Bonne Pioche et Box Fish Productions, et diffusée sur France Télévisions. Avec cinq ou six personnages principaux, dont, selon nos informations, Violette Dorange, Clarisse Crémer, Conrad Colman, Jérémie Beyou et Thomas Ruyant.

Photo : Olivier Blanchet / Alea

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