La chaîne hôtelière Best Western Hotels & Resorts France a annoncé ce mercredi qu’elle s’engageait en tant que co-partenaire titre sur le prochain Vendée Globe de Romain Attanasio dont le bateau s’appelle désormais Pure-Best Western. Directrice générale adjointe de la communication, Virginie Barboux explique à Tip & Shaft comment cette décision a été prise, en pleine crise liée au Covid-19.
Comment Best Western est-il devenu partenaire de Romain Attanasio dans un contexte pourtant compliqué économiquement ?
Chez Best Western Hotel & Resort, nous avions décidé en début d’année de prendre un virage stratégique en termes de communication en nous associant avec la Ligue Nationale de Basket. Suite à cette annonce, nous avons été énormément sollicités par d’autres acteurs du sport, dont l’équipe travaillant avec Romain. Nous avions fait le choix du basket, mais la voile était aussi un sport dans lequel on pensait peut-être aller un jour, même si nous n’avions pas un horizon clairement défini d’investissement dans cette discipline. Nous avons commencé les discussions avant la crise sanitaire et forcément, quand celle-ci est arrivée, nous nous sommes posé pas mal de questions pendant quelques semaines, parce que l’hôtellerie a été durement touchée. Nous nous sommes finalement dit que c’était justement maintenant qu’il fallait être visible pour faire rêver les gens, les inciter à voyager et à s’évader, donc nous avons pris la décision d’accompagner Romain sur le Vendée Globe 2020. En plus, le timing était bon parce que l’échéance était courte. Nous aurions sans doute eu des réflexions différentes si le Vendée Globe avait eu lieu dans plusieurs années. Le fait de pouvoir le rejoindre maintenant correspondait bien en termes de timing de marché, de besoin et d’état d’esprit, il y a eu un alignement des planètes qui a fait que ça nous a semblé une évidence, le conseil d’administration chez nous a été unanime sur cette décision.
Avant de s’engager avec la LNB puis avec Romain Attanasio, le groupe avait-il déjà investi dans le sport ?
Non, c’est assez nouveau pour nous, ça correspond aussi à une volonté de véhiculer des valeurs de proximité, de convivialité et d’accessibilité qui sont celles d’un réseau coopératif comme le nôtre, c’est pour ça que le sport est venu assez naturellement. Ça nous a aussi semblé être une étape importante pour montrer le nouveau dimensionnement de notre marque, parce que nous avons beaucoup évolué ces dernières années en termes d’image et de lancement de marques : aujourd’hui, nous avons un portefeuille de quatorze marques en France, contre trois ou quatre il y a quatre ou cinq ans. Cette stratégie de communication est à la fois un aboutissement et un faire-valoir de ce développement commercial.
Des incertitudes entourent encore la tenue normale de ce Vendée Globe, en avez-vous tenu compte au moment de vous décider ?
Le sujet a été bien évidemment mis sur la table et il n’est pas simple, c’est un risque que nous avons bien en tête, mais les dernières annonces qui ont été faites vont plutôt dans le sens d’une confirmation de l’événement, ça nous laisse penser que ça devrait plutôt bien se passer. Il y aura peut-être un certain nombre de restrictions sur le village, mais à côté de ça, c’est un sport en solitaire sur l’eau avec des contacts humains inexistants une fois la course lancée. On espère vraiment qu’il n’y aura pas de report parce que pour nous, ça correspond vraiment à un timing marché important, de relance dans notre secteur. On essaie de garder de l’optimisme, parce que sans ça, on aurait des difficultés à prendre des décisions, notre stratégie dans ce contexte un peu compliqué est d’essayer de continuer à avancer.
Etes-vous là pour un coup ou vous verriez-vous continuer dans la voile après le Vendée Globe ?
On a forcément évoqué le sujet avec Romain et des discussions ont eu lieu. En tout cas, le partenariat actuel a été conclu pour l’édition 2020 du Vendée Globe, c’est encore très prématuré de vous dire si par la suite, ça irait dans un sens ou dans un autre. C’est trop tôt pour parler de nos plans d’actions dans les prochaines années, le contexte de marché est très décisif dans nos choix et nos capacités d’investissement, je dirais que l’été qui arrive sera assez important à ce niveau-là. Et l’expérience que nous allons vivre sur ce Vendée Globe nous orienta probablement.
Quel est le montant de votre investissement ?
Ce sont des données qu’on ne communique pas pour plein de raisons, notamment parce qu’elles peuvent donner des informations au marché qui est le nôtre, mais ce sont forcément des investissements importants, parce qu’il y a un bateau, un skipper, une équipe et, derrière, tout un plan d’activation marketing. A l’échelle d’une entreprise comme la nôtre et au regard du contexte dans lequel nous sommes, ce sont des sommes sur lesquelles nous avons bien réfléchi. On a dans cet engagement une envie de démontrer que nous sommes dans une démarche volontaire, solidaire et bienveillante.
Photo : François Van Malleghem