Le village de la Transat Jacques Vabre ouvre ses portes le vendredi 29 octobre, dix jours avant le coup d’envoi de la course le 7 novembre. Nouvelle destination, budget à la hausse, changement d’équipe d’organisation, Tip & Shaft vous dit tout sur cette 15e édition.
Après la Colombie (Carthagène), le Brésil (Salvador de Bahia, Itajai) et le Costa Rica (Puerto Limon), la Martinique accueillera pour la première fois l’arrivée de la Transat Jacques Vabre, et ce pour au moins deux éditions (une troisième est en option).
Ce qui n’était initialement pas dans les plans, comme l’explique Damien de Longueville, directeur régional de GBH (Groupe Bernard Hayot) – l’une des plus grosses entreprises de l’île – et cheville ouvrière de l’organisation locale, à la tête de l’association Martinique Transat : “Gilles Lamiré [vainqueur de la transat il y a deux ans en Ocean Fifty, NDLR], dont je suis très proche, m’a appelé en octobre 2020 pour me dire que la Jacques Vabre n’avait toujours pas annoncé sa destination. Cela faisait quelque temps qu’on se disait en qu’il y avait peut-être des choses à faire en matière de course au large en Martinique, on y a vu l’opportunité de passer dans un trou de souris.”
Cette proposition martiniquaise tombait effectivement à pic, comme le confiait à Tip & Shaft lors de la conférence de presse de la Jacques Vabre le directeur de course, Francis Le Goff : “On avait une super candidature – comme on n’en avait jamais eue au Brésil – de Recife, mais, à ce moment-là, le pays était dans une situation sanitaire catastrophique. La sagesse voulait qu’on privilégie la Martinique, d’autant que sur tous les sujets, ils ont vraiment pris le dossier à bras le corps en calquant leur organisation sur celle du Havre.”
Un budget qui a
“considérablement augmenté”
Un modèle qui a d’ailleurs évolué : jusqu’ici constituée de ses deux membres fondateurs, le groupe JDE (propriétaire de la marque Jacques Vabre) et la ville du Havre, l’association Transat Jacques Vabre, organisatrice de la course, accueille désormais un troisième membre, la région Normandie. “En 2015, nous étions venus en campagne électorale sur les quais du Havre avec Hervé Morin [élu président en décembre 2015, NDLR], nous avions été stupéfaits de voir qu’il n’y avait pas le moindre stand de la région, alors que la manifestation avait lieu depuis plus de vingt ans, commente Marie-Agnès Poussier-Wisback, vice-présidente. On s’est rendu compte que trop longtemps, on avait tourné le dos à la mer, alors que nous avons un littoral exceptionnel.”
Venu pour voir en 2017, moyennant une subvention de 80 000 euros, le conseil régional a augmenté sa contribution en 2019, avant de faire un pas de plus sur cette édition en intégrant l’association organisatrice et en investissant 310 000 euros. Moyens à la hausse également pour le groupe JDE – qui versait environ 900 000 euros il y a deux ans -, comme le confirme à Tip & Shaft Marc Dujardin, directeur marketing France, sans cependant donner de chiffres. “Le montant de notre contribution a augmenté, il accompagne la volonté de faire de la transat un événement de plus en plus important.”
Quant à la ville du Havre, elle verse à la même somme qu’en 2019, “autour de 850 000 euros”, selon Régis Debons, adjoint au maire chargé des sports. Contribuent également au budget deux nouveaux partenaires principaux, la Bred et CMA-CGM, des partenaires officiels et des fournisseurs techniques, mais aussi les droits d’inscription des 79 concurrents – 660 000 euros au total, dont la moitié sera restituée en guise de prix aux classes qui en définissent la répartition.
Du côté de la Martinique, le comité martiniquais du tourisme apporte 800 000 euros, selon son directeur général François Baltus Languedoc, tandis que Damien de Longueville évoque un budget d’organisation pour l’association Martinique Transat de 1,5 million d’euros, assuré “essentiellement par des fonds privés”, en grande partie de GBH.
Le budget total de la course ? “On ne le communique pas, selon le souhait de nos membres fondateurs”, précise la directrice générale de l’épreuve, Caroline Caron, qui a succédé à Gildas Gautier à l’issue de l’édition 2019 – ce dernier reste conseiller spécial. De 2,5 millions en 2017, d’environ 3,3 millions deux ans plus tard, “il a considérablement augmenté“, précise-t-elle cependant.
Une nouvelle équipe
d’organisation
Des moyens à la hausse qui permettent de “développer la partie RSE“ autour des “trois piliers” que sont Cap pour Elle (projet d’accompagnement en Class40 de Jeanne et Julie Courtois), le challenge innovation et la conférence sur les solutions océan et environnement. La course a également investit dans “la transformation digitale pour élargir l’audience” et l’“augmentation des ressources humaines.”
Par rapport à l’édition 2019, l’équipe d’organisation a ainsi considérablement évolué : “Il y a d’abord une conjoncture, liée au fait que Gildas Gautier a souhaité relever d’autres challenges professionnels, mais aussi un besoin de renouvellement, on a décidé collectivement de changer certaines personnes et d’en garder d’autres”, explique la directrice générale.
Le comité de direction, autour de Caroline Caron, est ainsi composé de Francis Le Goff, directeur de course, Clarence Le Gallais, restée à la direction administrative et financière, et de nouveaux venus : Stéphanie Nadin (direction marketing et communication), Olivia Teboul (communication), Stefano Bernabino (contenus), Alexis Vidal Soler (opérations) et Emilie Laurens (RSE). Au total, prestataires compris, ils seront environ 50 à oeuvrer sur cette édition 2021.
Photo : Jean-Louis Carli / Alea