Pourquoi avoir choisi Lorient comme ville de départ de The Ocean Race Europe et était-ce le seul candidat ?
Nous avons eu des retours très positifs de plusieurs villes, en France et à l’étranger. Le côté plus négatif, c’est que les discussions ont pris beaucoup de temps à cause de la situation sanitaire, ça nous a coûté énormément beaucoup d’énergie pour mettre cette course en place. En France, nous avons eu plusieurs options – nous avons parlé avec La Rochelle, Brest et Douarnenez – et celle de Lorient nous est apparue la meilleure. D’abord parce qu’il y a, ici à Lorient, une bonne équipe, très motivée. Ensuite, pour les teams, c’était la meilleure option, car beaucoup sont sur place et comme il y a pas mal de travaux à faire sur les bateaux ayant participé au Vendée Globe, ça permet de gagner une semaine/dix jours.
Quel sera le programme sur place ?
Le départ de la première étape sera donné le dimanche 30 mai, avec sans doute la veille une course côtière, probablement le tour de Groix. Nous ne savons pas encore ce que nous pourrons à faire à terre, nous devrons être flexibles sur le sujet, mais nous avons pour ambition de faire un bel événement sportif, qui marchera bien dans les médias.
La première étape ira jusqu’à Cascais, l’arrivée aura lieu à Gênes, qu’en est-il du reste du parcours ? Vous aviez notamment le projet d’une dernière étape qui devait s’inscrire dans le cadre de la Giraglia…
Il nous reste effectivement un morceau du puzzle à placer en Méditerranée. Nous avons une option en Espagne et une autre dans le sud de la France, nous allons décider d’ici la fin de la semaine prochaine si nous ne faisons que l’Espagne, que la France, ou les deux, ce qui ferait alors quatre étapes au lieu de trois. Pour ce qui est de la Giraglia, l’idée était effectivement de faire courir la dernière étape pendant la course entre Saint-Tropez et Gênes, c’est toujours le plan, mais il y a des rumeurs comme quoi elle pourrait être annulée, du coup, nous travaillons en parallèle à un plan B.
C’est difficile à dire, parce que nous avons déjà l’équipe en place qui s’occupe aussi de The Ocean Race, donc ces moyens existent déjà. Mais si nous devions tout faire de zéro, le budget serait d’environ 2,5 millions d’euros. Après, pour nous, c’est clairement un investissement pour le futur, surtout sur la partie médias et tracking, parce que c’est un événement que nous voulons installer et développer pour en faire un rendez-vous plus ambitieux dans quatre ans, je pense que ce sera le très bon début d’une longue histoire. Donc c’est une édition un peu pilote, sur laquelle les villes nous apportent surtout des services ; la partie cash est marginale, mais nous souhaitons la développer à l’avenir.
Qu’en est-il du plateau en VO65 et en Imoca ?
Pour les VO65, comme nous avons pas mal d’équipes qui sont au nord de l’Europe, nous faisons en mai une sorte de prologue promotionnel qui commence en Lituanie, va ensuite en Pologne, au Danemark pour finir en Hollande, à La Haye. Après quoi, les bateaux viendront en convoyage à Lorient pour prendre le départ. Aujourd’hui, sur les VO65 en Europe, cinq vont participer – Mirpuri, AkzoNobel, Brunel, les Polonais et les Autrichiens – auxquels pourrait s’ajouter un autre, également installé en Europe, et le VO65 mexicain. Pour ce qui est de l’Imoca, on espère de 8 à 10 participants [à ce jour, 11th Hour Racing et Corum ont officiellement annoncé leur participation, NDLR].
sur The Ocean Race“
Forcément un peu. Il est évident que, traditionnellement, la Route du Rhum est une course importante pour les sponsors français. Même si, pour la classe Imoca, vu qu’il y a plus de 100 bateaux et que les Ultimes finissent une semaine avant, ça n’a pas du tout le même impact médiatique que le Vendée Globe. Pour nous, l’objectif est que The Ocean Race soit le plus international possible. Dans le scénario que nous imaginons aujourd’hui, nous voyons deux ou trois équipes françaises, soutenues par des sponsors tournés vers l’international.
Avez-vous aujourd’hui plus de visibilité sur le plateau de cette édition 2022-2023 de The Ocean Race ?
En VO65, tous les propriétaires actuels des bateaux ont l’ambition de faire le tour du monde, ils travaillent dessus, mais ils ne sont pas tous financés, beaucoup de décisions traînent en ce moment à cause du Covid. Donc, il y en aura forcément un ou deux qui ne vont pas réussir à boucler leur budget, je pense que c’est réaliste de dire qu’on aura autour de six bateaux pour The Ocean Race. Pour ce qui est des Imoca, on a aujourd’hui de quatre à six projets très probables, mais pas tous signés, il n’y a pas de Français là-dedans. Et au-delà, on en a entre dix et quinze possibles, c’est un peu difficile de dire aujourd’hui, à 18 mois du départ, si, parmi eux, un ou cinq arriveront à finaliser. Mais globalement, même si les douze derniers mois ont été difficiles, la tendance est un peu plus positive que l’année dernière.
Peux-tu nous en dire plus sur la nationalité des projets « très probables », en plus de 11th Hour Racing ?
C’est assez confidentiel, mais ce que je peux dire, c’est que l’équipe espagnole issue des campagnes précédentes en fait partie, il reste encore quelques derniers détails à finaliser, mais c’est en très bonne voie. Après, il y a beaucoup d’activité en Italie depuis que nous avons annoncé Gênes comme ville d’arrivée, il y a aussi notre ami allemand (Boris Herrmann) et des avancées importantes en Chine.