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Into The Wind #60
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Il a l’air cool, comme ça, avec son sourire avenant, son sens de l’humour et sa pointe d’accent des Landes. Et pourtant, Yannick Bestaven, 50 ans à la fin de l’année, est l’incarnation même du marin-qui-ne-lâche-rien. Et de la ténacité, du travail – deux traits marquants de son caractère -, il en faut pour remporter le dernier Vendée Globe.
Pourtant, aucun atavisme familial chez les Bestaven, installés à Biganos, au fond du bassin d’Arcachon. Et le jeune Yannick est avant tout un planchiste passionné – qui pratique aussi beaucoup le kayak -, embarqué dans la voile par les copains du bassin. Car en ce début des années 1990, autour d’Yves Parlier, le Sud-Ouest rassemble une concentration incroyable de talents, de Pascal Bidégrorry à Philippe Presti, en passant par Arnaud Boissières, Romaric Neyhousser, Jean-Marie Dauris et bien d’autres.
Moniteur au Cercle de la Voile d’Arcachon, Yannick Bestaven commence son apprentissage par le Class8 et régate beaucoup. Ingénieur de l’École nationale des travaux publics de l’État, il achète un mini alors qu’il est en poste à Paris pour son premier job, où il construit… des écluses. Sa première Mini-Transat, en 1999, une rude édition, le convainc qu’il est fait pour ça : “Plus c’est dur, plus ça m’éclate“, et il finit à l’hôpital aux Antilles…
A son retour, il se lance en duo avec Arnaud Boissières dans la construction de deux protos, Diabolo et Satanas, avec la Mini-Transat 2001 dans le viseur. Ils ne trouveront un sponsor que quelques semaines avant le départ de la course, qu’ils finissent 1er et 3e, Seul vainqueur de la Mini à remporter les deux étapes en proto, il se met en disponibilité de la Fonction publique et se lance dans la carrière, enchaînant les embarquements et sillonnant le circuit Figaro de nombreuses saisons.
Le Vendée Globe l’attire : en 2008, il s’aligne au départ sur l’ex Aquitaine Innovations, l’ancien bateau de son mentor Yves Parlier, avec un sponsor qui le lâche au dernier moment. Et il démâte au bout de quelques heures de course. Le coup est dur, Yannick Bestaven entame une courte traversée du désert, pendant laquelle il créé, avec Mathieu Michou, l’entreprise d’hydro-générateurs Watt & Sea. Il se relance avec un projet de Class40 pendant cinq saisons, qui le voit remporter – entre autres – la Transat Jacques Vabre en 2011 et en 2015.
Mais le Vendée Globe n’a jamais quitté son esprit : en 2017, il acquiert l’ancien Initiatives-Coeur, puis, deux ans plus tard, signe avec Maître Coq, ce qui lui permet de racheter un foiler, l’ex-Safran 2. Discrètement, loin de Lorient et de Port-la-Forêt, Yannick Bestaven entame une longue préparation au Vendée Globe, axée sur la fiabilité et l’accumulation de milles. Quand il en prend le départ, en novembre 2020, il ne fait pas partie des favoris, mais tous ses concurrents savent que le skipper de Maître CoQ est un marin solide et expérimenté. Quand la flotte entre dans le Sud, on comprend que Yannick Bestaven est un vrai candidat à la victoire. Il vire le Horn en tête et le reste appartient à l’histoire…
L’Arcachonnais basé à La Rochelle aurait pu se retirer au sommet : c’était mal le connaître. Le plus vieux vainqueur du Vendée Globe remettra son titre en jeu lors de la prochaine édition, en 2024, avec un nouvel Imoca dont il attend impatiemment la mise à l’eau prochaine.
Diffusé le 8 juillet 2022
Photo : Gauthier Lebec/Charal Sailing Team
Photo : Eloi Stichelbaut/Dongfeng Race Team
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