Comment devient-on coureur au large quand on naît au début des années 1980 en banlieue parisienne ? La route est longue avant de prendre, comme
Paul Meilhat, le départ de transats ou de tours du monde…
Il faut des parents qui pratiquent la croisière le week-end et l’été, en particulier un père, qui s’engage dans la
Mini Transat en 1993. Il faut aussi, la passion qui vous entraîne, en Optimist, sur les lacs de Conflans Sainte-Honorine puis de Créteil. Et enchaîner, ensuite, en
Laser, en décrochant un titre de champion de France jeune en 2000.
C’est l’heure, alors, pour Paul Meilhat, de quitter l’Ile-de-France et de se rapprocher du littoral, à La Rochelle puis à l’ENV à Quiberon en passant au
49er. Mais les années passées à régater lors de Tours du Finistère mémorables à l’adolescence ont laissé des traces et “Paulo” reste irrémédiablement attiré par le large…
Il cumule donc la voile olympique avec des navigations en IRC entre copains, des
Tours de France, un peu de Mini 6.50 et puis le grand saut en 2008 avec la participation à Cap Istanbul, à l’arrache. Première Solitaire en 2009 et deux ans après, Paul Meilhat devient skipper Macif.
Quatre saisons – une victoire dans l’AG2R et trois places dans les 10 premiers de la Solitaire – plus tard, SMA lui propose un
Vendée Globe, mené sous la houlette de
Michel Desjoyeaux. Une campagne difficile, ponctuée par une grave blessure en 2015 et un abandon alors qu’il est 3e, mais qui place Paul Meilhat sous les projecteurs.
Les saisons suivantes montrent qu’il joue dans la cour des grands (2e la
Transat Jacques Vabre 2017, vainqueur de la
Route du Rhum 2018) et qu’il faut compter sur lui, même si son sponsor ne poursuit pas l’aventure.
Depuis, s’il continue à chercher des partenaires pour pouvoir s’aligner à nouveau au départ du Vendée Globe, Paul Meilhat est devenu un équipier recherché, collaborant avec
Sam Davies, et pour cette saison 2021, avec
Charlie Dalin. Avec un objectif : conserver le titre décroché en 2019 par le skipper d’
Apivia sur la Transat Jacques Vabre.
Pas mal pour un gars qui a appris la régate à Créteil !