C’est l’histoire d’un jeune homme qui s’engage dans la Royal Navy à 18 ans pour devenir, trois décennies plus tard, patron de la Volvo Ocean Race, le pinacle de la voile professionnelle anglo-saxonne.
Entre les deux, Mark Turner, 53 ans, aura vécu plusieurs vies. Celle de coureur, d’abord, débutée par la Whitbread à la fin des années 1980, à bord d’un bateau engagé par l’armée britannique – une “révélation” – qui l’emmènera jusqu’à la
Mini Transat en 1997, dont il parle encore avec émotion aujourd’hui.
Celle d’associé d’
Ellen MacArthur, ensuite, rencontrée peu avant cette fameuse Mini Transat, avec qui il formera un incroyable duo – elle en mer, lui à terre – de la victoire dans la
Route du Rhum en 1998 jusqu’au record du tour du monde en solo en 2005, en passant, bien sûr, par une deuxième place lors du
Vendée Globe 2001.
Celle d’entrepreneur, enfin, boss d’
OC Sport, qui, avec ses équipes, enchaînera les créations et les innovations, influençant pour longtemps le business de la voile de compétition. Rachat de l’Ostar devenu The Transat, création des Extreme Sailing Series et de la Barcelona World Race, gestion des projets de Sam Davies, Nick Moloney et
Sébastien Josse, lancement d’Oman Sail, de l’Artemis Offshore Academy et du projet Dongfeng dans la Volvo Ocean Race…
A la moitié des années 2010, alors qu’OC Sport s’est diversifié dans les marathons et le cyclisme, Mark Turner et ses associés vendent leurs parts au Groupe Télégramme, déjà organisateur de la Route du Rhum, de la S
olitaire du Figaro et de l’AG2R.
C’est là, en 2016, qu’il est recruté comme CEO de la Volvo Ocean Race. Il restera 18 mois en poste, le temps d’introduire – entre autres – la mixité dans les équipages et une politique de développement durable innovante. Ne pouvant mener la réforme radicale qu’il a prévue pour la course, il démissionne à l’automne 2017.
Depuis, cet Anglais né à Cowes, qui comprit très tôt le rôle de l’écosystème français dans la course au large, joue le rôle de conseiller et de consultant auprès de projets variés, toujours dans le sport et pas forcément dans la voile, retrouvant sa passion de jeunesse : la natation en eaux libres.
Plus de 2 heures d’une discussion intense à ne pas manquer, avec l’un des personnages clés de la voile de compétition de ces trois dernières décennies. Le tout en français, of course !