Qui a dit qu’il fallait être tombé dedans tout petit pour tutoyer les podiums en course au large ?
Ian Lipinski a dû attendre ses 30 ans pour prendre le départ de sa première course en solo. Et s’est bien rattrapé durant la décennie suivante !
Elevé en banlieue parisienne, ce fils d’une institutrice et d’un chercheur au CNRS attend l’adolescence pour découvrir la mer. A 15 ans, il participe à son premier stage aux
Glénans, au cœur de l’archipel du même nom et c’est une révélation. Après des études scientifiques, il renonce à sa carrière d’ingénieur aéronautique pour un long séjour aux Glénans puis un tour de l’Atlantique en croisière.
A son retour, il plonge dans le grand bain du
Mini 6.50 et s’installe à Lorient ; il n’en ressortira que 6 saisons plus tard, avec un palmarès inégalé jusqu’ici : chavirage dans la Mini Transat 2013, vainqueur de l’édition 2015 en série, puis de l’édition 2017 en prototype, un doublé inédit en 40 ans d’histoire de l’épreuve.
Ian Lipinski est monté d’une division en lançant en 2018 un projet
Class40, restant fidèle à l’architecte de son dernier Mini 6.50,
David Raison, qui lui dessine le premier “scow” de la classe, financé par le
Crédit Mutuel. Quatre mois après sa mise à l’eau, il remporte avec
Adrien Hardy la
Transat Jacques Vabre, puis bat le record du Tour des îles britanniques en solo l’été suivant.
A bientôt 40 ans, il a beau être l’un des favoris de la prochaine Transat Jacques Vabre et de la
Route du Rhum 2022, il confie pourtant souffrir encore du “syndrome de l’imposteur”, fruit d’un parcours hors des sentiers battus. Un drôle de syndrome… qui l’amène cependant à aller très vite sur l’eau !