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Into The Wind #48
Écoutez Jean-Baptiste Epron ici :
C’est l’histoire d’un môme transi. Transi par la passion des bateaux à voile, qu’il crobarde dès sa plus tendre enfance. Et qui va devoir attendre longtemps avant de pouvoir laisser libre cours à cette attraction irrépressible plus longuement que lors des vacances d’été à Granville et des croisières familiales.
La passion de Jean-Baptiste Epron est là, et l’obsession de la course aussi, bridées par une jeunesse passée à Paris, bercée par les exploits de Tabarly et consorts. Il lui faudra longtemps pour dépasser cet état et enfin se rapprocher de la mer, par la grâce d’un stage chez Bruno Troublé, alors pape de la Coupe de l’America.
Il devient grouillot de bord, éponge les fonds, joue au cuistot, commence piano et, au fil du temps enchaîne les régates et découvre le Tour de France à la voile. Il navigue de longues années avec Jimmy Pahun et fait son trou petit à petit, montant en grade, sur des bateaux du haut du tableau, découvrant aussi la voile de propriétaire.
À la fin des années 1990, il se lance dans la Soitaire du Figaro, apprécie, mais comprend qu’il préfère être équipier sur des bons bateaux que skipper sur des machines moins performantes. C’est ainsi qu’il candidate auprès de Bruno Peyron pour embarquer sur Orange et décroche son premier Trophée Jules Verne, en 2002.
Tandis que Jean-Baptiste Epron multiplie les embarquements en JOD35 puis en Figaro, il commence à dessiner les décorations de bateaux – le Whirlpool de Catherine Chabaud, Orange, PRB, … Une discipline embryonnaire à l’époque. Quand le circuit Orma décolle, il en est, chez Gitana, sur Géant. Il redouble aussi son Trophée Jules Verne en 2005, toujours avec Peyron sur Orange 2.
Progressivement, son activité de graphiste prend le pas sur son job d’équipier recherché. Les grosses écuries comme Groupama, Gitana ou Banque Populaire apprécient sa capacité à intégrer leurs contraintes. Avec la professionnalisation, la demande grandit, mais sa passion demeure, toujours artisanale.
Une passion qui l’amène, aujourd’hui, à habiller les plus beaux Imoca, les Ultimes, le défi français pour la Coupe en 2017, mais aussi des Minis, des Class40, des Multi50. Devenu en deux décennies une référence dans ce métier pratiqué par une poignée d’artistes, JB garde à l’esprit son mantra : “Un kiff, ça ne doit pas trop s’organiser“.
Photo : Gauthier Lebec/Charal Sailing Team
Photo : Eloi Stichelbaut/Dongfeng Race Team
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