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Into The Wind #49
Écoutez Bruno Troublé ici :
C’est l’histoire d’une révélation. Celle qu’a connue, à même pas 18 ans, Bruno Troublé, dans les locaux du New York Yacht-Club, en plein Manhattan, en découvrant la Coupe de l’America qui y trônait alors dans une vitrine.
Nous sommes en 1963, et le jeune Troublé, dernier rejeton d’une famille versaillaise, promis, comme les trois générations précédentes, à la robe d’avocat, tombe raide dingue de la Cup et se jure d’y participer.
Fou de bateau depuis l’enfance, il délaisse rapidement le droit pour se consacrer à la régate qu’il a apprise dans le fief familial d’Antibes et sur la Seine. Plutôt doué – vice-champion du monde junior de 505 -, il est sélectionné pour les Jeux de Mexico en 1968 qu’il termine 6e avec Bertrand Chéret en Flying Dutchman.
Il candidate auprès du baron Bich – fondateur de Bic – qui monte le premier défi français pour la Coupe de l’America 1970, sans succès, retourne aux JO en 1976 (7e en Soling avec Patrick Haegli) et parvient finalement à embarquer pour la Coupe de 1980 sur France 3 qu’il mène en finale des challengers. Le baron est la “rencontre de sa vie“.
Une vie qui va définitivement basculer du côté de la Coupe en 1983, où, toujours barreur du défi français, il parvient à convaincre Henry Racamier, le patron de Louis Vuitton, de financer les sélections des challengers de l’America’s Cup.
C’est le début d’un long compagnonage qui verra Bruno Troublé devenir au fil des années et des éditions un personnage incontournable et influent de la Coupe – seul Français jamais intronisé au Hall of Fame du pichet d’argent. Même lorsque Vuitton se retire de la Coupe, en 2007. A 76 ans, il était encore consultant en Nouvelle-Zélande sur la Prada Cup en 2021.
Mais la vie de Bruno Troublé ne se résume pas au plus vieux trophée sportif du monde : à côté de cette grande passion, il continuera à régater, vendra des Dufour après avoir été journaliste à Bateaux dans ses jeunes années, fera de la Windglider la planche des JO de Los Angeles – en s’appuyant sur… les Russes -, fondera une société d’évènementiel (Jour J), organisera le Tour de France à la voile, convertira Lindsay Owen-Jones, patron de L’Oréal, à la voile, s’impliquera dans la voile classique…
Six décennies de passion vélique, passées au milieu d’une incroyable galerie de personnages, que cet épisode de 2h10 ne suffit pas à balayer. On attend avec impatience les mémoires de celui qui se surnomme lui-même le “Papy de la Coupe” !
Photo : Gauthier Lebec/Charal Sailing Team
Photo : Eloi Stichelbaut/Dongfeng Race Team
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