Ils seront une cinquantaine dans un an à se lancer en solitaire pour un tour du monde sans escale « à l’ancienne », c’est-à-dire à la manière des pionniers qui, en juin 1968, prirent le départ du Golden Globe. Les uns sur la Golden Globe Race, remake quasiment à l’identique de la course remportée par Robin Knox-Johnston (le seul à la finir, faut-il le rappeler), les autres en mode aventure sur la Longue Route 2018, imaginée par Guy Bernardin pour rendre hommage à Bernard Moitessier. Le point sur ces deux rendez-vous « oldies » à un an du départ.
- Golden Globe Race : ils sont aujourd’hui 27 inscrits provisoires (liste complétée vendredi prochain) sur cette réplique du Golden Globe dont le départ sera donné le 30 juin 2018 de Plymouth. Si cette course autour du monde se disputera dans des conditions proches au niveau des instruments de navigation et de communication, elle comportera quelques contraintes qui n’existaient pas à l’époque : taille des bateaux encadrée (monocoques à quille longue de 32-36 pieds), qualification obligatoire de 2 000 milles en solitaire, marques de parcours à respecter dont quatre « médiatiques » (Canaries, Cap Vert, Hobart, Falklands) avec pause de 90 minutes pour répondre aux interviews, latitudes Sud à ne pas dépasser dans l’Indien et le Pacifique… Les droits d’inscription sont de 14 000 dollars australiens (9 500 euros), le budget moyen estimé pour participer est de 300 000 euros. C’est le navigateur et aventurier australien Don McIntyre qui a créé et organise la Golden Globe Race. Il s’est entouré d’une petite dizaine de collaborateurs (dont Denis Horeau, consultant) pour le seconder, et table sur un budget minimum de… 6 millions d’euros (il en espère 10), qui dépendra des partenaires, la ville de Plymouth ne versant rien. Parmi les 27 inscrits à ce jour, on compte 7 Français. Si Jean-Luc Van den Heede est serein, fort du soutien de la Matmut, les autres (Philippe Péché, Antoine Cousot, Arsène Ledertheil, Loïc Le Page, Patrick Phelipon) sont en recherche, plus ou moins avancée, de partenaires, tandis que Lionel Régnier a été victime de pépins techniques sur l’Ostar. De son côté, Eric Loizeau a jeté l’éponge. Il faudra attendre le 1er avril 2018 pour connaître le plateau exact d’une course que Don McIntyre souhaite installer dans le temps, puisqu’il parle déjà de 2022 : “Bernard Moitessier et Joshua constitueront le “focus” de cette troisième édition de la Golden Globe Race comme Suhaili et Sir Robin Knox-Johnston le sont pour la seconde édition du 50e anniversaire”, conclut l’intéressé.
- Longue Route 2018 : un an avant le coup d’envoi de la Longue Route 2018, Guy Bernardin, vétéran des BOC et du premier Vendée Globe, à l’origine du projet, recense 16 inscrits et en espère minimum 20. Afin de rendre hommage à l’esprit de Bernard Moitessier, il ne fixe aucune contrainte ou presque : pas de port (au nord du 45° Nord de la côte européenne ou du 41° Nord de la côte est-américaine) ni de date de départ imposés (entre le 18 juin et fin septembre), pas de droits d’inscription (seule condition, avoir un bateau de moins de 52 pieds), pas de marques de parcours, pas de classement. “Tous ceux qui finiront seront premiers, confie l’intéressé. C’est complètement libre, chacun gère sa préparation et sa communication comme il l’entend, le tout est de faire le tour du monde sans escale si on peut. On va juste essayer d’arriver dans le même port, probablement au Bono (où est enterré Moitessier), mais ce n’est pas encore fait.” Du coup, pas non plus de société organisatrice pour cette Longue Route 2018 portée par quelques bénévoles. “Nous n’organisons rien, c’est juste un groupe de marins qui décident de partir faire un tour du monde à plusieurs.” Le budget estimé pour se lancer sur les traces de Moitessier ? “Au moins 50 000 euros“, répond Bernardin qui, à 74 ans, sera de l’aventure.