Co-partenaire titre de Fabrice Amedeo sur le Vendée Globe 2024, Wewise a annoncé ce vendredi son arrivée dès cette saison en Ocean Fifty. Le projet, mené en collaboration avec la structure Bord à Bord du duo Sébastien Rogues/Matthieu Perraut, lance dès à présent la sélection d’un-e skipper qui prendra la barre de l’ancien Inter Invest pour trois ans. Tip & Shaft vous en dit plus.
Les grandes manœuvres continuent en Ocean Fifty ! Un mois et demi après l’annonce de l’association entre Matthieu Perraut et Sébastien Rogues au sein de l’Inter Invest Sailing Team (voir notre article), ces deux derniers, qui ont créé pour l’occasion une écurie de course au large baptisée Bord à Bord, sont encore à la baguette du nouveau projet Wewise, dévoilé ce vendredi 11 avril.
Marque lancée en janvier 2024 par le groupe Butagaz, spécialisée dans les installations photovoltaïques pour les professionnels, la société basée à Levallois-Perret – 150 millions d’euros de chiffre d’affaires pour 350 collaborateurs – n’est pas novice en matière de course au large, comme nous l’explique son directeur général France, Philippe Portal : “Le groupe Butagaz accompagnait déjà Fabrice Amedeo sur le circuit Imoca depuis 2015 avec la marque Gaz Européen. Nous avons eu l’opportunité l’année dernière de rentrer avec Wewise en co-naming sur son bateau, la voile matche bien avec notre activité, dans le sens où nous créons de l’énergie électrique à partir du soleil, là où la voile crée de l’énergie cinétique à partir d’un autre élément, le vent.”
L’expérience a visiblement été appréciée : “Ce sponsoring nous a apporté une très bonne mise en avant, et surtout, comme nous sommes avant tout dans du BtoB, il nous a permis de faire venir 400 personnes sur le village départ du Vendée Globe, collaborateurs et leurs familles, partenaires et clients”, confirme ce dernier. Comment Wewise a décidé de passer de l’Imoca à l’Ocean Fifty ? “Notre contrat avec Fabrice courait jusqu’à la fin du Vendée Globe, nous n’avions pas vraiment de plan défini pour la suite, c’est plus une histoire d’opportunité qui s’est présentée“, répond Philippe Portal.
“On cherche un skipper qui a
une vraie âme d’entrepreneur”
En l’occurrence, une mise en relation en tout début d’année avec Sébastien Rogues via un contact commun. “J’ai reçu un coup de fil un samedi matin alors que j’étais en train de choisir un parquet dans un magasin à Guérande, raconte ce dernier. Wewise était intéressé pour investir dans mon équipe après le départ de Primonial. Il se trouve qu’avec Matthieu et Inter Ivest, nous avions déjà décidé de fusionner, donc on a tout de suite proposé la création d’une nouvelle équipe que l’on pourrait accompagner sur l’ancien bateau de Matthieu à Pornichet.”Une proposition que Wewise n’a pas tardé à accepter : “On a assez vite répondu positivement, confirme Philippe Portal. Pour nous, c’était l’opportunité d’avoir le naming tout seuls dans une classe Ocean Fifty qui a plein d’avantages : déjà, ce sont des bateaux sur lesquels les sensations sont plus fortes qu’en Imoca et qui peuvent embarquer plus de monde, ce qui est intéressant en termes de RP. Le numerus clausus nous a aussi séduits, ça permet de ne pas se lancer dans une course à la puissance et à la technologie, les règles font que les anciens bateaux peuvent rivaliser avec les nouveaux. Et le courant est bien passé avec l’équipe de Sébastien et Matthieu.”
L’équipe en question lance un appel à candidatures dès à présent pour trouver le ou la futur-e skipper du plan VPLP (mis à l’eau en 2017 pour Thibaut Vauchel-Camus), aligné cette saison sur la Transat Café L’Or, en 2026 et 2027 sur l’intégralité du circuit Ocean Fifty Series. “Plutôt que de toquer à la porte des skippers, ça nous a semblé plus intéressant de voir la motivation de chacun à travers une sélection“, explique Sébastien Rogues, qui précise, à propos du profil recherché : “On ne veut pas uniquement un pilote, mais un skipper qui a une vraie âme d’entrepreneur, car gérer un projet Ocean Fifty, ce n’est pas seulement barrer un bateau et s’aligner au départ des courses. C’est aussi du management, la tenue d’un budget, une capacité à parler avec ses partenaires et aux médias, et à offrir les contreparties contractualisées.”
30% du budget à trouver
Ce côté entrepreneurial a d’autant plus d’importance que l’heureux élu, homme ou femme, devra trouver (ou apporter) 30% d’un budget de fonctionnement total d’environ un million d’euros – le reste étant assumé par Wewise -, voire être en capacité, seul ou avec des investisseurs, d’acheter le bateau, qui est à vendre. “Si tu arrives avec une belle expérience, des partenaires et un investisseur pour le bateau, tu as de très bonnes chances d’intégrer le dernier carré”, sourit Sébastien Rogues, qui précise, que Bord à Bord, “en plan B”, pourrait aussi acheter l’ancien Inter Invest.Les candidats ont jusqu’au 25 avril pour déposer leur dossier, une dizaine de profils seront présélectionnés et soumis à un comité de sélection – dont Tip & Shaft fera partie – qui en retiendra quatre, invités le 19 mai à un entretien dans les locaux de Wewise, le verdict tombera dans la foulée. Le bateau sera mis à l’eau sous ses nouvelles couleurs en début d’été, ce qui permettra quelques mois de prise en main à son-sa skipper en vue de la Transat Café L’Or, sous la supervision du duo Sébastien Rogues/Matthieu Perraut.
“On ajustera notre implication au quotidien en fonction du profil sélectionné, précise le premier. Certains pourraient avoir besoin d’un appui important dès le début ; à l’inverse, un skipper d’expérience et qui sait déjà faire beaucoup de choses sera sans doute plus autonome.”
Photo : Lou Kévin Roquais
