Med Max

Comment s’est organisée la Med Max ?

Dimanche 29 septembre à 13h, 9 Ocean Fifty et 16 Class40 prennent le départ de la première édition de la Med Max, une course en double entre Port Camargue et Saïdia Resorts, au MarocTip & Shaft revient sur la genèse de ce projet initié par Kito de Pavant.

La Med Max, qui a vocation à revenir tous les quatre ans, est le résultat d’une longue réflexion pour Kito de Pavant. Ça faisait longtemps que j’avais ce projet en tête, confirme-t-il. J’avais notamment gardé de très bons souvenirs de la Transmed (La Grande Motte-Alexandrie-La Grande Motte), organisée il y a 40 ans. On dispose d’un terrain de jeu propice à l’organisation d’un événement de qualité, tant au niveau du plan d’eau que des destinations et je trouve très réducteur que la course au large se contente de la côte atlantique, l’idée est de rééquilibrer un peu les choses.”

Et le vainqueur de la Solitaire du Figaro 2002 de poursuivre : “La période a vite été déterminée. La seule fenêtre de tir était celle proche du Vendée Globe, durant lequel les autres classes deviennent spectatrices puisqu’il n’existe pas d’autres courses”. Pour organiser cet événement, Kito de Pavant s’est associé à son ami Christophe Carniel, fondateur de Vogo, une entreprise montpelliéraine de sportech. C’est d’ailleurs ce dernier qui a fait le lien avec le Maroc.

“Je rencontre beaucoup d’autorités sportives dans le monde entier, raconte Christophe Carniel. Et j’ai eu écho, à Saïdia, d’un projet de développement autour du tourisme sportif et de leur recherche d’un événement qui pourrait contribuer à attirer des touristes sur leur station balnéaire. Kito et moi avons donc été invités à échanger avec les représentants marocains.” Kito de Pavant confirme : “C’était début 2023, il y a eu un deuxième rendez-vous quelques semaines plus tard, on s’est tapé dans la main et c’était parti !” 

“Le Maroc n’a encore jamais organisé 
de régate de cette ampleur”

Jalil Bennis, directeur général de la Société de développement de Saïdia, qui accueille un grand complexe touristique tourné autour du sport, précise : “Nous cherchions à accueillir un événement d’envergure afin d’étendre notre saison touristique en moyenne et basse saison. La Med Max est une belle occasion pour faire connaître notre station inaugurée en 2009, riche de ses deux parcours de golf, ses hôtels et sa marina (850 anneaux). Le Maroc n’a encore jamais organisé de régate de cette ampleur, nous sommes des pionniers en la matière et nous comptons d’ailleurs, à l’issue de l’événement, créer une association et développer une école de voile.”

Une fois ce partenariat noué, restait à “convaincre la région Occitanie, le département du Gard et la ville du Grau-du-Roi (où se situe Port Camargue) de nous accompagner”, poursuit Kito de Pavant. Ce qui a été chose faite, Patrice Canayer, élu à la région chargé de l’attractivité du rayonnement de l’Occitanie – et jusqu’à la fin de la saison dernière, entraîneur emblématique du club de handball masculin de Montpellier : “Cet événement est une manière de mieux faire connaître l’Occitanie, de mettre en avant nos activités liées à la mer, qu’elles soient traditionnelles ou novatrices, de promouvoir la course au large, de ne pas la laisser aux autres régions et enfin de renforcer les liens économiques et politiques avec les pays qui bordent la Méditerranée, explique ce dernier. Et s’il était naturel que Port Camargue, le plus grand port de plaisance d’Europe, accueille l’événement, j’ai beaucoup insisté pour que l’on ait un prologue (qui a eu lieu jeudi 26) qui aille au large de Sète afin d’impliquer les autres villes côtières.” 

Quid des classes invitées ? “Pour la première édition, nous souhaitions faire super simple, avec seulement deux classes pour qu’il n’y ait pas trop de concurrence, souligne Kito de Pavant. Et les Class40 et les Ocean Fifty ont une philosophie assez similaire.” Ce que confirme Thibaut Vauchel-Camus, président de la classe Ocean Fifty : “Ce sont deux classes assez “friendly”, alors ce lien a du sens, d’autant plus que nous sommes nombreux à être passés par le Class40.” 

Celui qui s’aligne au départ avec Yann Eliès sur Solidaires en Peloton se réjouit de voir arriver la Med Max qui “nous amène là où nous ne sommes pas encore allés, c’est hyper excitant, et le format duo nous plaît bien car il nous donne l’occasion de faire un essai sur une configuration en double sans routeur. Enfin c’est une zone de RP attractive”. 

Pas de droits d’inscription

Si, sur le papier, les deux classes ont accueilli favorablement ce nouveau projet, plusieurs ajustements restaient à trouver. Au cœur des discussions notamment, les dates, avec lesquelles Kito a su jongler pour s’adapter, afin que nous ayons le temps de revenir de la Route des Terre-Neuvas puis de courir l’Act 5 des Ocean Fifty Series à Sainte-Maxime, du 16 au 20 octobre”, souligne Thibaut Vauchel-Camus.

Du côté des Class40, le planning était également serré puisqu’il ne fallait pas que ça déstabilise la Normandy Channel Race, qui se court en septembretout en laissant la possibilité aux skippers de participer à la Middle Sea Race, ouverte aux Class40 (départ 19 octobre)”, précise Cédric de Kervenoaël, président de la classe, qui se réjouit lui aussi de voir arriver une nouvelle course. “La Méditerranée avait besoin d’une belle épreuve et je suis partisan du développement de courses dans ce secteur. La saison 2025 devrait d’ailleurs débuter ici en avril, puisque nous avons le projet d’y dupliquer le format de la Normandy Channel Race depuis le port de Toulon.”

Autre point de négociation avec les classes, la longueur du parcours“Initialement, nous avions un projet plus ambitieux qui était d’aller virer quelques îles mythiques, Ithaque pour les Class40 (2 000 milles) et Rhodes pour les Ocean Fifty (2 500 milles), explique Kito de Pavant. Nous l’avons finalement raccourci (1 080 milles et 1 500 milles) pour contenter le maximum de monde.” Thibaut Vauchel Camus ajoute : Nous préférions commencer par une expérience modérée avant d’aller sur un parcours plus long et plus ambitieux.” “Cela mobilisait les skippers trop longtemps, je pense qu’un parcours plus long aurait limité le nombre de participants”, confirme Cédric de Kervenoaël.

Particularité de la Med Max : Les coureurs sont invités, il n’y a pas de droits d’inscription, souligne Kito de Pavant qui pointe “leur inflation dingue”. Quant au budget, “il approche le million d’euros, c’est insuffisant, ajoute ce dernier. Il nous faudrait 500 000 de plus. Mais il faut faire cette première édition pour être crédible.”

Photo : Vincent Olivaud

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