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Mini 6.50 : la SAS fait encore le plein

72 solitaires prennent le départ le 19 juillet de la première étape des Sables-Les Açores-Les Sables entre le port vendéen et Horta. Même si le nombre de milles qualificatifs pour la Mini Transat a été divisé par deux, la course continue de faire le plein. Zoom sur ce changement et sur les forces en présence.

“Avec 72 skippers participants – 47 en série et 25 en proto – et une quinzaine sur liste d’attente, il y a toujours autant d’engouement pour Les Sables-Les Açores-Les Sables (SAS), qui plaît beaucoup, notamment pour son étape à Horta, souligne Joël Zanoni, président de l’association Les Sables d’Olonne Vendée Course au Large, qui organise cette épreuve bisannuelle. Denis Hugues, directeur de course depuis son lancement en 2006, rappelle toutefois “qu’il y a eu des éditions, en 2012 et 2014 notamment, avec moins de 40 bateaux. Le fait que la course fasse le plein aujourd’hui prouve bien le dynamisme de la classe.”

Le changement majeur de cette 10e édition est que le nombre de milles qualificatifs engrangés en vue de La Boulangère Mini Transat est divisé par deux, (de 2 600 à 1 300). “Nous avons souhaité rééquilibrer les chances de participation à la Mini Transat puisque nous nous étions aperçus que la SAS était principalement disputée par des coureurs ayant du temps et du budget”, justifie Romain Bigot, président de la classe Mini. Pour Emmanuel Versace, organisateur de la Mini Transat, “c’est une très bonne nouvelle pour que le championnat soit plus varié en termes de profils et donne notamment plus de chances aux skippers de Méditerranée de se qualifier.”

Le président de la classe met également en avant la volonté de valoriser cette épreuve en tant que course à part entièred’autant plus qu’elle est circulaire, ce qui nous paraît très important d’un point de vue environnemental.” Et Denis Hugues de compléter que même si “elle n’est plus forcément un passage obligé pour se qualifier, elle permet d’engranger un bon bagage d’expérience, que ce soit en termes de parcours ou de météo.”

Quant au budget pour y participer, le skipper de Groupe SatovAmaury Guérin, estime qu’il tourne autour de 5 500 euros, dont 1 600 de frais d’inscription, qui “couvrent une grande partie du budget de l’événement, qui est d’au moins 150 000 euros, souligne Joël Zanoni. Le reste provient des collectivités.” 

 

“En proto, ça va batailler
très fort et très vite”

 

Quid des forces en présence ? En proto, le plateau réunit beaucoup de skippers ayant couru la dernière Mini Transat, “ça va batailler très fort et très vite”, selon Denis Hugues. “Une dizaine de skippers peuvent jouer le podium”, complète Romain Bigot. Parmi eux, Carlos Manera Pascual, qui, sur Xucla, plan Manuard équipé de foils, a terminé 2e de la Mini Transat 2023 et s’étoffe un peu plus avec ses expériences récentes en Class40 [Niji 40 avec Xavier Macaire, NDLR], c’est un sacré concurrent”, souligne Emmanuel Versace. 

Egalement attendue au tournant, Caroline Boule, sur le second foiler de la flotte (Nicomatic), qui “commence à vraiment bien maîtriser son bateau, précise l’organisateur de la Mini Transat. Je pense que les dernières courses en double avec Benoît Marie [ils ont remporté la Plastimo Lorient Mini] l’ont beaucoup aidée.” Marie Gendron (Léa Nature, voir notre interview), victorieuse cette saison de la Mini en mai et 2e du Trophée Marie-Agnès Péron, revient quant à elle pour une troisième participation (7e en proto en 2022 et 11e en 2018). “Avec sa 4e place sur la Mini Transat 2023, elle est lucide sur ses capacités à gagner et sur l’eau, je pense que c’est une vraie guerrière, met en avant Emmanuel Versace.

Celle qui prépare en parallèle un projet en Class40 souligne que “c’est une des rares éditions avec un plateau en proto dont le niveau est aussi serré, avec des machines ultra performantes. Je vais surtout être à la chasse de Romain Van Enis (Be Sailing) car je suis deuxième à dix points au classement du championnat de France. Je vais également devoir me méfier d’Alexandre Demange (DMG Mori Sailing Academy 2) qui est juste derrière moi.” Le premier a terminé sur le podium des quatre courses qu’il a courues cette saison (vainqueur du Trophée Marie-Agnès Péron), le second, qui a succédé à Laure Galley sur l’un des deux protos du team japonais, a signé quatre podiums (victoire sur le Mini Fastnet avec Benoît Mariette) et une 5e place.

Également cités comme favoris par nos interlocuteurs, Julien Letissier (Frérots Branchet), 3e de La Boulangère Mini Transat 2023, ou encore Félix Oberle sur Big Bounce, le plan Raison vainqueur des deux dernières Mini Transat, qui “connaît également bien le chemin de la SAS puisqu’il a gagnée avec Pierre Le Roy [Félix Oberle avait terminé 5e]. Cette année, j’y retourne pour engranger de l’expérience car c’est la meilleure préparation pour la Mini Transat.”

 

Amaury Guérin
favori en série

 

En série, où le renouvellement de la flotte est plus important, nos experts citent forcément Amaury Guérin, vainqueur cette année de la Pornichet Select, de la Mini en Mai et du Trophée Marie-Agnès Péron. “Il est solide et a un bon cursus maritime puisqu’il a notamment fait une expédition en solitaire dans le Grand Nord”, souligne Romain Bigot. De son côté, Emmanuel Versace loue son début de saison tonitruant. Il avait eu un gros coup au moral l’an dernier après un accident sur la Mini en Mai qu’il avait dû abandonner, mais là il revient fort, serein, avec de beaux objectifs.” 

Que pense l’intéressé de son étiquette de favori ? “Sur les courses que j’ai gagnées, ce n’était pas du tout une nette domination, le match était vraiment serré, donc ça ne va pas être facile.” Parmi ses principaux adversaires, nos interlocuteurs citent Paul Cousin (AFP Groupe Biocombustibles), vainqueur de la Plastimo Lorient Mini avec Camille Croguennec, ou Quentin Mocudet (Ascodal-Saveurs & Délices), qui a remporté la Mini Fastnet avec Margaux Chanceaulme et a toujours figuré dans le top 5 en ce début de saison.

Denis Hugues prévient de son côté : “Le format de la SAS étant très différent des courses d’avant-saison, ce ne seront peut-être pas les mêmes qui seront aux avant-postes. Il va vraiment falloir appréhender les phénomènes météo, le sommeil, la nourriture, les éventuelles casses et réparations. Et l’arrivée aux Açores peut être vraiment pétoleuse si l’anticyclone est là, il peut donc se passer pas mal de choses.”

Photo : Vincent Olivaud

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