La conférence de presse de la Transat Jacques-Vabre a eu lieu mercredi dernier à Paris en présence de la grande majorité des 78 skippers (dont 6 femmes) qui prendront le départ du Havre le 5 novembre prochain à 13h35. Parmi eux, les derniers inscrits en Imoca, Boris Herrmann et Thomas Ruyant (Malizia II), qui étaient accompagnés de Pierre Casiraghi, deuxième fils de la princesse Caroline de Monaco. Avec Boris Herrmann, c’est lui qui est à l’initiative du projet Malizia, qui mêle GC32 et Imoca. Pour Tip & Shaft, il raconte les coulisses de cette nouvelle équipe méditerranéenne.
Les deux hommes se sont rencontrés en 2014 sur la Cape2Rio Race, remportée à bord du VOR 70 Maserati de l’Italien Giovanni Soldini ; ils se sont ensuite retrouvés sur d’autres supports, le TP52 battant pavillon monégasque de Pierre Casiragahi, le maxi Esimit Europa 2 de Jochen Schümann, le MOD70 Oman Sail de Sidney Gavignet… Au retour de Boris Hermann de la première tentative d’Idec Sport sur le Jules-Verne, Pierre Casiraghi décide de monter une équipe sous les couleurs du Yacht-Club de Monaco, dont il est, avec son frère aîné Andrea, vice-président. Reste à trouver un circuit : “Nous avons regardé du côté des anciens MOD70 et ORMA 60′, finalement on a opté pour le GC32”, explique l’Allemand qui devient dès lors team manager du projet Malizia.
Après une saison de rodage en 2016, l’équipe monégasque dispute cette année l’intégralité du GC32 Racing Tour (qui se termine mi-octobre à Marseille), avec notamment à son bord le réputé Sébastien Col à la tactique. Mais Pierre Casiraghi a une autre idée derrière la tête : permettre à Boris Herrmann de disputer le Vendée Globe, rêve que ce dernier nourrit depuis 2009. Ce rêve devient réalité en janvier dernier, avec le rachat, par un investisseur privé allemand, de Groupe Edmond de Rothschild, le plan VPLP-Verdier à foils avec lequel Sébastien Josse venait de courir le tour du monde en solitaire. “Nous avons eu cette opportunité d’acheter l’ancien Gitana, les sponsors nous ont suivis, c’est génial”, se réjouit Pierre Casiraghi. Les sponsors en question ? Le Yacht-Club de Monaco, à hauteur d’environ 60% d’un budget annuel qui tourne autour d’un million d’euros (GC32 et Imoca compris), et des partenaires complémentaires comme BMW, Dynamiq Yachts, EFG Bank.
Un budget qui demandera à être complété en vue du Vendée Globe : “L’objectif est d’amener Boris dans les meilleures conditions sur le Vendée Globe. Comme les autres équipes ne vont pas rester inactives, il va y avoir du travail à faire sur le bateau, notamment au niveau des foils, même s’il est déjà extrêmement abouti grâce au boulot incroyable de l’équipe Gitana”, confirme Pierre Casiraghi qui n’a pas encore décidé s’il prolongerait l’aventure du GC32 en 2018 : “Cela dépendra un peu des sponsors, mais ce qui est certain, c’est qu’il n’y a jamais eu de support aussi excitant et extrême. Je ne connais pas un marin qui n’a pas envie de faire du GC32, donc on va faire le maximum pour faire les deux, sinon, on viendra sur des événements ponctuels.”
En Imoca, la Route du Rhum 2018 est au programme, et peut-être une course en double au printemps prochain en Méditerranée au départ de Monaco, ardemment souhaitée par le Yacht-Club de Monaco et son vice-président : “Je pousse vraiment pour qu’elle ait lieu, ce serait exceptionnel de pouvoir faire cette belle course sur un parcours potentiellement extraordinaire… Je pense que toutes les équipes apprécieraient de venir régater ici”, confirme l’intéressé. Qui serait évidemment de la partie sur Malizia II, lui qui confie avoir longtemps hésité à disputer la Transat Jacques-Vabre : “J’aurais vraiment aimé la faire, d’autant que nous avons fait de bons résultats avec Boris sur la Rolex Fastnet Race (3e), mais j’ai mon premier fils qui a six mois, je ne me sentais pas de partir pendant 15-20 jours, c’est un choix familial. Ce n’est que partie remise pour la suivante !”. C’est donc Thomas Ruyant, qui a beaucoup navigué sur le bateau depuis le printemps dernier, qui mènera avec Boris Herrmann le premier bateau monégasque à prendre le départ de la Transat Jacques-Vabre. Avec un objectif “raisonnable” de “top 5” selon Pierre Casiraghi.