Vendée Globe

La fièvre ne retombe pas sur le marché de l’Imoca

Un an après la victoire d’Armel Le Cléac’h sur le Vendée Globe, le nombre de skippers désireux de participer à l’édition 2020-2021 du tour du monde en solitaire ne cesse de croître : entre tous les projets plus ou moins déclarés, la limite des 30 places disponibles est à ce jour dépassée.

Preuve de cet engouement : à 10 mois du départ, ils sont déjà 15 coureurs officiellement inscrits à la Route du Rhum – dont un anonyme – contre… 9 en 2014. En réalité, il faut déjà compter 18 concurrents en y ajoutant Louis Burton, Isabelle Joschke et Alan Roura dont les inscriptions n’ont pas encore été officialisées ce vendredi. Ce qui constitue d’ores et déjà un record pour la classe Imoca qui avait aligné 17 partants en 2002 et ne dispose, pour l’instant, que de 20 places cette année.

Dans ce contexte, le marché des bateaux bat son plein. Les rumeurs circulent, les options se posent et se lèvent, les visites s’enchaînent… Tip & Shaft a passé de nombreux coups de fil cette semaine pour faire le point sur les machines de cette classe très demandée et vous aide à y voir plus clair.

LES BATEAUX VENDUS. Le Vendée Globe 2016 à peine parti, certains bateaux étaient déjà rachetés et le mercato a été actif en 2017, comme vous l’a régulièrement racontéTip & Shaft.
  • Banque Populaire 8 : vendu par le sponsor à Louis Burton.
  • Bureau Vallée : vendu à Erik Nigon par Louis Burton.
  • Edmond de Rothschild : vendu à Boris Herrmann par l’écurie Gitana.
  • Maître CoQ : vendu par Jérémie Beyou à Tanguy de Lamotte, qui a cédé la barre à Samantha Davies.
  • Initiatives Coeur : vendu par Tanguy de Lamotte à Yannick Bestaven qui a fait équipe avec Kito de Pavant sur la Transat Jacques Vabre.
  • Newrest-Matmut : vendu à Romain Attanasio par Fabrice Amedeo.
  • No Way Back : vendu à Fabrice Amedeo par Pieter Heerema.
  • La Mie Câline : vendu à Manuel Cousin par Arnaud Boissières.
  • Killcullen Voyager-Team Ireland : vendu par Enda O’Coineen à Arnaud Boissières, qui le dote de foils.
  • La Fabrique : loué à Edouard Golbery par Jaanus Tamme qui l’avait lui-même loué à Alan Roura.
  • MACSF : vendu par Bertrand de Broc à Alan Roura, qui le dote de foils.
  • Great American IV : vendu à Nin O’Leary par Enda O’Coineen .
  • Foresight Natural Energy : vendu à Jean-Gabriel Chelala par Conrad Colman, qui cherche des partenaires et envisage une construction ou un achat à horizon 2019.
  • Quéguiner-Leucémie Espoir : vendu à Alain Gautier par le sponsor, skippé par Isabelle Joschke.
  • Safran : vendu à Roland Jourdain par le sponsor, skippé par Morgan Lagravière.
  • Le Souffle du Nord : vendu par le mécène à Enda O’Coineen.
  • L’ex Aviva : vendu par Arnaud Boissières au Finlandais Ari Huusela.
  • L’ex Acciona : vendu par Javier Sanso à Jörg Riechers.
  • L’ex Spirit of Canada : vendu à l’Anglo-australien Jack Bouttell.

 

LES BATEAUX DISPONIBLES. Véritables denrées rares, il ne reste qu’une poignée d’Imoca sur le marché, certains immédiatement, d’autres après la Route du Rhum.

  • Vivo a Beira : Yoann Richomme, qui représente le propriétaire Pierre Lacaze, n’a à ce jour “pas de pistes sérieuses” pour le plan Lombard à vendre 725 000 euros.
  • Famille Mary-Etamine du Lys : Romain Attanasio avait cru vendre son plan Lombard à un skipper italien qui lui a fait faux bond au dernier moment. Il a“trois acheteurs potentiels dont deux pour un projet de Vendée Globe” pour ce bateau mythique à vendre 275 000 euros.
  • Comme Un Seul Homme : Eric Bellion vend l’ex DCNS pour la coquette somme d’1 million d’euros. “J’ai des visites, mais pour l’instant pas d’offres correspondant à la valeur que j’estime”, explique l’intéressé. Qui se verrait bien repartir “dans une autre classe et dans une aventure complètement différente” dont le point de départ pourrait être la prochaine Route du Rhum. S’il ne parvient pas à vendre son 60 pieds, il pourrait courir le Rhum dessus.
  • Rosalba : Richard Tolkien, que nous ne sommes pas parvenus à joindre, a remis en vente l’ex Artemis 1 et ex Pindar, plan Merfyn Owen de 2002.
  • Spirit of Hungary : Nandor Fa a eu “beaucoup de marques d’intérêt venues de différents pays sans savoir qui est sérieux et qui est rêveur” pour ce bateau de 2013 qu’il a lui-même conçu.
  • Le Souffle du Nord : l’ex Groupe Bel, que l’Irlandais Enda O’Coineen s’apprête à ramener de Nouvelle-Zélande après une longue reconstruction pour boucler son Vendée Globe inachevé, devrait être sur le marché à son retour en Europe.
  • Compagnie du Lit-Boulogne-Billancourt : Stéphane Le Diraison vendra après la Route du Rhum ce plan Finot de 2007, ex Hugo Boss. L’ancien ministe, qui a quasiment bouclé son budget pour le prochain Vendée Globe – 6 millions d’euros sur trois ans avec deux co-partenaires et la ville de Boulogne-Billancourt – reconnaît qu’il est “en contact très avancé pour récupérer en 2019 un bateau à foils”. Les seuls sur le marché ? L’actuel Hugo Boss et Saint-Michel Virbac.
  • Saint-Michel-Virbac : le plan VPLP-Verdier est à vendre par Absolute Dreamer après la Route du Rhum avec l’objectif de lancer une construction pour Yann Eliès. Kito de Pavant, désireux de repartir, nous a confié avoir posé une option jusqu’en octobre mais n’a pu la lever, faute d’une réponse dans les temps de ses partenaires.
  • SMA : l’ex Macif sera mis en location après la Route du Rhum par Mer Agitée, le contrat entre SMA et Paul Meilhat, qui cherche de nouveaux partenaires, s’arrêtant fin 2018. “Je suis en contact avec un client à qui je devais le vendre dans l’optique de construire un bateau neuf pour Paul. Comme ce n’est pour l’instant plus d’actualité, j’ai opté pour une location”, explique Michel Desjoyeaux.

 

LES BATEAUX NEUFS. Paradoxalement, sur ce marché très actif, on ne compte, à ce jour, qu’un seul bateau en construction : Charal, pour Jérémie Beyou, dont la mise à l’eau est prévue l’été prochain. De son côté, Alex Thomson a annoncé qu’il repartirait lui aussi sur un Hugo Boss neuf, sans dévoiler pour l’instant l’architecte et le chantier. Si le président de la classe Imoca, Antoine Mermod, évoquait récemment dans Tip & Shaft “six bateaux neufs minimum” pour 2020, aucune autre construction n’a pour l’instant débuté. Mais, selon nos informations des contrats sont tout proches d’être signés. Fort de son expérience avec l’ex No Way Back, Mermod travaille lui-même à un projet de bateau neuf “avec un skipper ayant déjà fait le Vendée Globe”. Quid du projet de mutualisation dévoilé dans Tip & Shaft #75 ? “Il y a eu des demandes de renseignements, mais pour l’instant, aucune commande”, répond Antoine Mermod.

 

LES BATEAUX QUI N’ONT PAS CHANGÉ DE MAIN. Sur les 29 bateaux au départ du dernier Vendée Globe, très rares sont ceux qui n’ont pas changé de propriétaire.
  • PRB : Vincent Riou, que nous ne sommes pas parvenus à joindre, dispose toujours de son plan VPLP-Verdier et figure d’ailleurs parmi les inscrits à la Route du Rhum en Imoca.
  • Finistère Mer Vent : Jean Le Cam nous a confirmé son intention de relancer une campagne Vendée Globe sur son plan Farr, vainqueur de l’édition 2008 et 6e l’an dernier.
  • Spirit of Yukoh : le Japonais Kojiro Shiraishi veut boucler la boucle sur le même bateau qu’en 2016 qu’il a ramené au Japon.
  • Technofirst-faceOcean : Sébastien Destremau, qui courra le Rhum sur son 60 pieds en Classe Rhum, pour des raisons budgétaires et de communication, souhaite repartir en 2020, sans doute sur un autre bateau.

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