Ce qu’il faut retenir de l’annonce du partenariat entre Charal et Jérémie Beyou

C’est donc Charal, le n°1 français de la viande – 3 000 salariés, 1 milliard d’euros de chiffre d’affaires – qui prend le relais de Maître CoQ auprès de Jérémie Beyou. Un engagement à long terme (jusqu’en 2022) principalement sur le circuit Imoca, avec, en ligne de mire le Vendée Globe 2020 sur un nouveau bateau, dessiné par le cabinet VPLP et construit chez CDK (mise à l’eau en juillet 2018). Voilà ce qui a été annoncé lors de la conférence de presse d’officialisation du partenariat, mercredi, à Paris. Tip & Shaft y était et vous en dit un peu plus…
  • 3 mois pour conclure. Jérémie Beyou et son équipe ont su près d’un an avant le départ du Vendée Globe 2016 que Maître CoQ ne se réengageait pas au-delà. Directeur général de Beyou Racing, Sylvain Hay s’est dès lors mis au travail pour dénicher un nouveau partenaire. Peu avant le départ du Vendée, il est aiguillé par un proche assez haut placé chez Bigard – la maison-mère de Charal – vers Mathieu Bigard, le DG du groupe éponyme. Deux semaines plus tard, ce dernier envoie un mail à Sylvain Hay pour le rencontrer, ce qui est fait le 22 novembre à Lorient. Un autre rendez-vous suivra, à Paris, puis un dernier, le 30 janvier, à Quimperlé, siège de Bigard, avec Jérémie Beyou. L’accord définitif est donné le 27 février, un peu plus de trois mois après le premier contact.
  • Charal, partenaire engagé. Alors que la précédente campagne Imoca de Jérémie Beyou était basée sur un sponsor-titre, Maître CoQ, secondé par d’autres, Charal a souhaité être partenaire unique pour bien marquer son engagement – même si le skipper conserve ses habituels partenaires techniques et d’image. De la même façon, l’entreprise basée à Cholet a voulu signer jusqu’en 2022 ; elle a tout de suite adhéré au projet de bateau neuf et même souhaité en être armatrice. “Je propose toujours les deux options, explique Sylvain Hay. Beyou Racing était propriétaire du bateau Maître CoQ, là, ce sera Charal.”
  • VPLP et CDK empochent la mise. VPLP, Guillaume Verdier, Sam Manuard et Nick Holroyd, le designer des foils de Maître CoQ, ont été sollicités pour le futur Charal. Le choix s’est porté sur VPLP qui était prêt à se mettre au travail immédiatement et à se consacrer, au moins dans un premier temps, exclusivement – pour ce qui est de l’Imoca -, à Jérémie Beyou. “Nous avons décliné un deuxième projet identique”, confirme Vincent Lauriot-Prévost, qui travaillera sur ce projet avec l’Italien Giorgio Provinciali (foils) et l’entreprise anglaise Gurit (structure). L’intéressé confirme au passage que l’association avec Guillaume Verdier a vécu : “Nous devenons gentlemen’s concurrents, ça va nous challenger un peu”. Quant au choix du chantier, CDK Technologies – préféré à Multiplast, Persico Marine et Green Marine -, il a été dicté par la belle histoire commune vécue lors de la transformation de Maître CoQ. “95% des gens pensaient que ce n’était pas possible, CDK y a cru et a tenu les délais”, rappelle le directeur technique Pierre-François Dargnies. A quoi ressemblera Charal ? Probablement plus à Hugo Boss qu’aux autres Imoca à foils mis à l’eau ces dernières années. Charal est le premier bateau sur lequel on part du principe que le foil est une pièce maîtresse du bateau et non pas un accessoire”, explique Vincent Lauriot-Prévost.
  • Une équipe et un budget renforcés. Fort de l’appui de Charal, Jérémie Beyou a renforcé son équipe, avec l’arrivée de deux ingénieurs au bureau d’étudesNicolas Andrieu, ex-PRB, ainsi qu’un second, en cours de recrutement – et un logisticien, Maxime Gallais. En tout, 13 personnes seront mobilisées à temps plein (contre 8-9) à partir de février 2018. Interrogé sur le budget, Guy Lepel-Cointet, directeur marketing et communication de Bigard, n’a pas livré de chiffres : “Investir dans la voile équivaut, par an, à une grosse vague télé d’environs trois semaines. On peut estimer le coût du bateau à environ 4,5 millions d’euros, tandis que le budget de fonctionnement annuel d’un “top team”, comme aspire à l’être Charal, varie de 2 à 3 millions d’euros. Pas de doute, Jérémie Beyou est entré dans une nouvelle dimension…

Alors que le contrat avec Maître CoQ expirait initialement au 30 juin 2017, Jérémie Beyou courra dès lundi la Solo du même nom puis, en juin, la Solitaire Urgo-Le Figaro sous les couleurs de Charal. “Je trouvais beaucoup plus cohérent de travailler ensemble à partir du moment où on annonçait le partenariat”, explique le skipper qui s’est mis d’accord avec son ancien partenaire. Maître CoQ reste cependant présent dans l’univers de la voile, via le naming de la classique vendéenne en Figaro, et sans doute un projet de Vendée Globe plus orienté “aventure”, mené par une femme. “Cela manquait cruellement sur la dernière édition et nos consommateurs sont majoritairement des femmes”, confirme Sébastien Verdier, directeur commercial et marketing.

Tip & Shaft est le média
expert de la voile de compétition

Course au large

Tip & Shaft décrypte la voile de compétition chaque vendredi, par email :

  • Des articles de fond et des enquêtes exclusives
  • Des interviews en profondeur
  • La rubrique Mercato : l’actu business de la semaine
  • Les résultats complets des courses
  • Des liens vers les meilleurs articles de la presse française et étrangère
* champs obligatoires


🇬🇧 Want to join the international version? Click here 🇬🇧