Ultim Sailing, la société dirigée par Emmanuel Bachellerie, qui devait organiser le premier tour du monde en solitaire et en Ultim, accueille Mathieu Sarrot (ex OC Sport Pen Duick) en son sein et lance deux nouvelles épreuves en Figaro et en Ultim, au départ de Concarneau. Tip & Shaft vous raconte leur genèse.
Brest Ultim Sailing n’est plus, place à Ultim Sailing ! Initialement créée pour organiser fin 2019 Brest Oceans – tour du monde en solitaire en Ultim qui, sous un autre nom, sera finalement lancé en 2023, par OC Sport Pen Duick – l’entreprise dirigée par Emmanuel Bachellerie avait finalement lancé Brest Atlantiques en 2019. L’ancien délégué général de la classe Ultim 32/23 a été rejoint l’année dernière par un nouvel associé, son cousin Mathieu Sarrot, ex-directeur des événements offshore d’OC Sport Pen Duick.
Ensemble, ils tentent toujours de trouver des partenaires pour armer l’ancien Actual d’Yves Le Blevec, racheté par Emmanuel Bachellerie en janvier 2021. “Tant que la deadline du 31 mars, date de la clôture des inscriptions de la Route du Rhum, n’est pas passée, il y a encore de l’espoir pour que le bateau puisse naviguer cette année, mais c’est extrêmement difficile, il y a en revanche de quoi être assez optimiste a minima pour 2023”, explique Emmanuel Bachellerie.
Les deux hommes ont également uni leurs forces ces derniers mois pour lancer la première épreuve organisée par Ultim Sailing, le Trophée Banque Populaire Grand Ouest, sur la route des Iles du Ponant : une course de 800 milles et d’environ 5 jours en Figaro – départ le 1er mai – et un Grand Prix le week-end des 6 et 7. L’évènement, dont Hubert Lemonnier sera le directeur de course (avec Claire Renou à ses côtés), est inscrit au calendrier de la classe Figaro Beneteau (mais pas du championnat de France Elite de course au large) et sera le deuxième des trois rendez-vous de l’Académie Figaro Beneteau, lancée récemment par la classe pour aider jeunes et étrangers à mieux appréhender le circuit et le Figaro Beneteau 3.
Du solo au double
“En discutant avec la classe Figaro, les marins et les armateurs, on s’est demandé ce qu’il manquait aujourd’hui sur le circuit, raconte Mathieu Sarrot. De notre côté avec Emmanuel, on avait envie d’un format atypique, de créer quelque chose de nouveau ; au départ, on avait plus imaginé une course en solitaire, on a finalement opté pour du double pour la sécurité.”
Mais aussi parce que la classe ne souhaitait pas multiplier les courses en solitaire : “Dans notre volonté d’aider les nouveaux arrivants avec l’Acédémie, le double est vraiment le bon format, ça leur permet de rapidement progresser avec des coaches ou des skippers expérimentés à leurs côtés, explique Marcus Hutchinson, membre de la commission courses de la classe. Cette course sera en outre un bon entraînement en vue de la Sardinha Cup qui figure au championnat de France.”
L’adhésion de la classe au projet acquise, restait à trouver des partenaires, institutionnels et privés, pour la financer. “J’ai tissé des liens assez étroits avec le monde des institutionnels, notamment avec Jean-François Garrec, président de la CCI Quimper Cornouaille [déjà partenaire de la Transat en double Concarneau-Saint-Barthélémy, organisée par OC Sport les années impaires, NDLR]. J’échange régulièrement avec lui, et il avait assez envie d’une nouvelle course pour mettre en avant le territoire et ses entreprises”, poursuit Mathieu Sarrot.
De Douarnenez à Concarneau
Le projet, qui reçoit ensuite le soutien de la région Bretagne et du département du Finistère, se finalise fin 2021 quand la Banque Populaire Grand Ouest accepte d’en être le partenaire titre. “Pendant le premier confinement en 2020, j’avais déjeuné avec Maurice Bourrigaud (le directeur général), qui est un ami, raconte Jean-François Garrec. Il venait alors d’apprendre qu’il perdait le sponsoring de la Route du Rhum [BPGO a été remplacé par le CIC, NDLR]. En plaisantant, je lui avais dit : « Si tu veux, tu peux mettre un peu d’argent sur notre territoire. » Il m’a dit qu’il allait réfléchir. Du coup, on est revenus le voir un an plus tard avec Mathieu”.
“Maurice nous a donné son go le matin du départ de la Transat Jacques Vabre”, précise Mathieu Sarrot, qui espère “de 15 à 20 bateaux” et évoque un budget “de l’ordre de 300 000 euros”, réparti entre collectivités territoriales (40%) et partenaires privés, BPGO principalement – interrogé par Tip & Shaft, la banque n’a pas souhaité dévoiler le montant de son investissement. L’événement doit alors s’inscrire dans le cadre du Grand Prix Guyader 2022 à Douarnenez, avec la course en amont et des runs de vitesse lors du premier week-end du Grand Prix.
Ce ne sera finalement pas le cas, puisque fin décembre, les organisateurs sont informés que le Grand Prix Guyader n’aurait pas lieu. “Mathieu m’a alors demandé si j’avais une autre idée, je lui ai proposé de faire la course à Concarneau, on est allés voir le maire (Marc Bigot) qui était ravi”, explique Jean-François Garrec.
Du Figaro à l’Ultim !
Quelques semaines plus tard, le patron de la CCI Quimper Cornouaille retourne voir l’édile, toujours accompagné de Mathieu Sarrot et d’Emmanuel Bachellerie, pour lui proposer d’accueillir début juillet une nouvelle course, cette fois en Ultim ! En l’occurrence, une alternative à Brest Atlantiques, dont la deuxième édition n’aura pas lieu.
“Brest Atlantiques a été présenté par nos soins en septembre 2021, il nous a été notifié mi-janvier 2022 par la métropole concernée qu’elle passait son tour. La classe Ultim nous a alors mandatés pour trouver une alternative, ce qui a été fait, on va l’annoncer très rapidement”, explique Emmanuel Bachellerie qui réserve les détails de l’épreuve pour l’annonce officielle la semaine prochaine.
Ce qui est certain, c’est qu’elle aura bien pour port de départ Concarneau, qui a une nouvelle fois saisi l’opportunité. “On a présenté ça au maire qui a sauté au plafond ! Tous les élus du territoire sont également ravis, les Ultims à Concarneau le 2 juillet, ça peut attirer beaucoup de monde et ça donne une très bonne image de Concarneau”, se réjouit Jean-François Garrec.
Photo : Alexis Courcoux