Le Spi Ouest-France a lieu du 7 au 10 octobre

Le Spi Ouest-France espère repartir à la hausse

Pour la deuxième fois consécutive, le Spi Ouest-France a lieu en automne, la 43e édition se déroulant du 7 au 10 octobre, avec à ce jour 335 inscrits. Fort de l’arrivée d’un nouveau partenaire-titreBanque Populaire Grand Ouest, l’organisateur, le groupe Ouest-France, espère relancer une épreuve qui frôlait les 500 bateaux participants il y a dix ans.

Le Spi Ouest-France a résisté au Covid. Là où de nombreux événements de voile ont dû annuler leurs éditions 2020 et/ou 2021, le traditionnel rendez-vous du week-end de Pâques a continué à exister en se décalant à l’automne, du 7 au 10 octobre pour la 43e édition, qui compte à ce jour 335 bateaux participants“L’année dernière, on s’était dit qu’on serait contents avec 250 bateaux, on en a eu 329 ; cette année, en repoussant un peu plus dans le temps, on visait 280-300, on a 335 inscrits. Pour un week-end normal, hors-saison, c’est très bien, commente Philippe Joubin.

Patron du Spi pendant trois ans en tant que directeur du service événements du groupe Ouest-France, qu’il a quitté en mai pour “retourner sur d’autres missions éditoriales”, le journaliste – qui a notamment été rédacteur en chef adjoint de Voiles & Voiliers -, assure la transition cette année avec celui qui lui succédera, Gaël Desgrées du Loû, l’organisation étant notamment complétée par Jérôme Poupard (responsable exécutif) et une agence de production événementielle, La Belle Ethique.

Une participation jugée satisfaisante, mais loin des plus de 600 concurrents enregistrés au mitan des années 1990 et des presque 500 encore atteints il y a dix ans. Un âge d’or avec lequel l’organisation espère bien renouer à terme, à condition de compenser une participation en baisse dans certaines classes. Si elle est sans doute conjoncturelle pour les IRC double (38 contre 63 en 2020), confrontée à la concurrence de la Transquadra (les bateaux sont actuellement en escale à Madère), le directeur de course Christophe Gaumont note : “On peut regretter la désaffection relative des temps compensés : que ce soit en IRC ou en Osiris, la place des bateaux non monotypes décroît régulièrement, ce n’est pas forcément un très bon signe.”

Le retour des Figaro

Cette désaffection touche également cette année les Diam 24 od, qui ne sont que 5, ce qui fait dire à Daniel Souben, administrateur de la classe : “On est un peu surpris parce qu’on pensait avoir 12-15 bateaux, c’est sans doute lié au fait que l’événement arrive tard et à une sorte d’effet boule de neige à l’envers, c’est-à-dire que ceux qui pensaient venir ont vu le faible nombre d’inscrits et ont renoncé à faire le déplacement.”

A l’inverse, cette édition marque le retour de la classe Figaro Beneteau, qui organise à l’occasion son National équipage, une première pour le Figaro 3, avec 16 inscrits. Ce qui réjouit Marcus Hutchinson, membre de la commission course de la classe, qui a œuvré à ce retour : Le timing était pile poil, trois semaines après l’arrivée de la Solitaire. Le Spi est une épreuve parfaite pour inviter des jeunes, des femmes, des étrangers, à essayer le bateau. C’est aussi l’occasion de se retrouver dans une ambiance plus décontractée, sans avoir le couteau de la compétition sous la gorge.” 

Si la classe souhaite par la suite continuer à organiser son National équipage, il sera plus compliqué à mettre en oeuvre sur le Spi Ouest-France lorsque celui-ci retrouvera sa date habituelle, à Pâques. “En 2022, nous aurons la Solo Maître CoQ au même moment, mais ce serait bien qu’il y ait encore des Figaro 3 sur le Spi, peut-être des bizuths qui ne seraient pas encore prêts à se lancer sur une course en solitaire”, poursuit Marcus Hutchinson.

Dans les autres séries, Philippe Joubin souhaite attirer plus de classes hauturières : “On a ouvert il y a deux ans aux Mini, qui sont quand même une quinzaine cette année [13 exactement] malgré la Mini Transat, et l’année dernière aux Class40 [5 cette année].” Il espère également toucher des “bateaux modernes” “On a déjà les ETF26, il faut continuer à s’ouvrir à d’autres pratiques de la voile.”

“70-30%” entre partenaires
privés et publics

Côté budget, l’épreuve, qui n’avait plus de partenaire-titre privé depuis le retrait d’Intermarché après l’édition 2015 (voir Tip & Shaft #16 en 2016) – le département du Morbihan avait accepté de prendre le relais -, en a retrouvé un pour quatre ans, avec la Banque Populaire Grand Ouest, “ce qui nous permet d’assurer la survie et la continuité du Spi, se réjouit Philippe Joubin. Directeur général de Banque Populaire Grand Ouest – né de la fusion fin 2017 des succursales Ouest et Atlantique de Banque Populaire et du Crédit Maritime  -, Maurice Bourrigaud justifie ce partenariat par “un engagement de territoire” et une question d’opportunité : “Cette dimension que nous avons depuis trois ans dans le Grand Ouest nous permet d’être plus audacieux, avec une équipe de 3 000 personnes, 3 milliards de fonds propres, 890 000 clients, on est parfaitement légitimes à soutenir de telles initiatives.”

L’intéressé ne souhaite en revanche pas divulguer le montant du chèque versé au Spi, pas plus que Philippe Joubin, qui reste discret sur le budget total de l’événement. Tout juste consent-il à donner une proportion “de 70-30%” entre partenariats privés et publics. Interrogé. par Tip & Shaft, le département du Morbihan nous a confié investir 49 000 euros TTC sous la forme d’un contrat de prestation” – contre 70 000 les années précédentes en tant que partenaire-titre. La région Bretagne, également en contrat de prestation, et l’agglomération Auray Quiberon Terre-Atlantique investissent 30 000 euros TTC, le maire de La Trinité-sur-Mer, Yves Normand, évoque de son côté des prestations en nature d’un équivalent de 25 000 euros.

Et Ouest-France ? Là encore, les chiffres ne sont pas communiqués : “L’ambition n’est pas de gagner de l’argent, mais d’organiser une course propre qui soit à l’équilibre, ce qui sera quasiment le cas cette année, explique Philippe Joubin. Il y a eu par le passé des tentations de jeter l’éponge, mais le groupe, en tant qu’acteur économique du territoire, reste viscéralement attaché à cette manifestation.”

Photo : Marc Ollivier / Ouest-France

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