La classe Diam 24 od a présenté le vendredi 9 décembre au Nautic de Paris les grandes lignes du World Diam Tour France, nouveau circuit qui, en 2023, comprendra cinq épreuves de trois jours, avec un nouvel organisateur à sa tête, Isec. Tip & Shaft vous en dit plus.
Choisi par Amaury Sport Organisation comme support du Tour de France en 2015 (à la place du M34), le Diam 24 od passe la main, puisque c’est en Figaro Beneteau 3 que reviendra à partir de 2023 l’épreuve créée en 1978 par Bernard Decré (voir notre article). Au sein de la classe Diam 24 od, échaudée par l’annonce l’année dernière du retrait de Normandie Evénéments (voir notre article), qui avait repris le Tour en 2021 (l’épreuve n’a pas eu lieu en 2022), on n’en fait pas un drame. Comme le résume Vianney Ancelin, patron du chantier ADH Inotec, constructeur exclusif du monotype (110 exemplaires à ce jour) : “Il y avait un problème de modèle économique avec le Tour tel qu’il existait, ce changement est une belle opportunité pour nous de revenir au vrai destin du Diam 24, qui n’a jamais été d’être un bateau d’élite, mais un sportboat multicoque solide, accessible, sécurisant et télégénique.”
“Personnellement, je trouve le support génial, analyse quant à lui Christophe Boutet, fondateur d’Aloha Attitude, qui avait postulé début 2021 à la reprise du Tour. Le problème, c’est que l’histoire en Diam 24 avait démarré avec des gros teams sur des bases budgétaires élevées. Une fois qu’ils se sont retirés, le système s’est effondré tout seul, parce qu’on n’a pas su recréer un modèle accessible financièrement avec une durée de compétition moins longue.”
Président de la classe par intérim et lui-même propriétaire d’un bateau, Xavier Dubos ajoute : “Le Tour Voile tel qu’il existait n’était plus possible, c’était trop long, avec en plus un niveau stratosphérique qui faisait que si tu n’étais pas pro, tu n’existais pas. Après le retrait de Normandie Evénéments, on a pris le temps d’une grosse réflexion pour essayer de réinventer le circuit en interrogeant les adhérents. On n’allait pas tenter de reproduire un modèle qui n’avait pas marché, donc on a voulu tourner une page, bâtir quelque chose d’alternatif pour viser des gens différents en rendant le circuit le plus accessible possible.”
Isec, un nouvel acteur
Le fruit de cette réflexion a accouché du World Diam Tour France, qui a été présenté vendredi 9 décembre au Nautic de Paris, en présence de son nouvel organisateur, International Sport Events Consulting (Isec), société fondée par Eric Le Lostec juste après les Jeux olympiques de Pékin en 2008 et spécialisée dans l’organisation d’événements outdoor (triathlon notamment) en Chine. “Quand le Covid est arrivé, nous avons dû revoir notre stratégie et nous nous sommes repliés sur Lorient, explique ce dernier. Quand j’ai appris que le Tour Voile était à la recherche d’un organisateur début 2021, je me suis positionné, d’autant que j’avais comme projet de créer un circuit Diam 24 en Chine, ça pouvait être une bonne chose de l’installer d’abord en France avant de l’exporter. Mais je ne voulais pas m’engager sur un Tour complet, ça me paraissait compliqué d’aller chercher des partenaires et de boucler un budget en moins de six mois, j’étais plus intéressé pour me focaliser sur la Bretagne.”
Le projet de Normandie Evénements finalement retenu par ASO, Isec a passé son tour, avant de reprendre langue un an plus tard avec la classe Diam 24 od quand l’organisateur normand a jeté l’éponge, en proposant de mettre en place en 2022 un test-event. En l’occurrence un Tour des îles de Bretagne Sud qui, en mai dernier, a réuni sept équipages à Clohars-Carnoët et convaincu Eric Le Lostec d’aller plus loin en lançant cette année un circuit complet de cinq étapes de trois jours entre mai et octobre sur le littoral français.
Les deux premières sont connues, à Clohars-Carnoët (6-8 mai), partenaire pour trois ans, et dans le cadre du Grand Prix de l’École Navale (18-20 mai). La suite du programme ? “On est en discussion très avancée avec une grande ville du sud de la France et on sera aussi sur l’arc Atlantique”, répond Eric Le Lostec. Avant d’ajouter : “J’aimerais bien pouvoir organiser début 2024 une finale sur invitation dans un pays exotique. Nous sommes en train d’échanger avec plusieurs pays, comme le Qatar, la Thaïlande, la Chine.”
Une dizaine d’équipes en 2023
Le directeur d’Isec mise pour cette première année du World Diam Tour France sur un budget d’organisation de 500 000 euros en tout, financé en bonne partie par les collectivités, auxquelles il promet une visibilité, via la production d’un 26 minutes par événement qu’il compte largement diffuser à l’étranger, grâce à ses réseaux internationaux.
Les frais d’inscription, eux sont considérablement réduits : 2 500 euros pour l’intégralité de la saison, logistique et transports des bateaux inclus. “C’est super attractif, commente Xavier Dubos. A ce tarif, si tu as déjà le bateau, comme c’est mon cas, tu peux faire le circuit complet même sans sponsors. Quelqu’un qui part de zéro peut faire le World Diam Tour sans problème avec 30 000-35 000 euros [un bateau d’occasion, en bon état et à la jauge, s’achète selon lui à 25 000 euros].”
L’objectif pour cette première saison est d’attirer une dizaine d’équipes. “On a décidé de limiter à 12 cette année pour des raisons liées à la logistique, on a aujourd’hui environ une moitié qui compte s’inscrire, l’objectif est de convaincre d’autres équipages”, commente Eric de Lostec. La cible ? “Aujourd’hui, on a surtout affaire à des amateurs éclairés, propriétaires de bateaux, qui complètent leur équipage avec des jeunes issus des filières multicoque, SL16, F18…, répond Xavier Dubos. Mais peut-être que ça plaira aussi à des pros, qui, pour deux fois rien, peuvent se mettre en route sur un circuit qui ne va les occuper que cinq week-ends par an et avoir une bonne visibilité en retour.”
Photo : Classe Diam 24 od