Pour sa prochaine édition, dont le départ sera donné de Cowes le 8 août 2021, la Rolex Fastnet Race vit une véritable révolution : pour la première fois depuis… 96 ans, l’épreuve n’arrivera pas à Plymouth, mais de l’autre côté du « Channel », à Cherbourg-en-Cotentin. Une décision annoncée en novembre 2019 par le Royal Ocean Racing Club, organisateur de l’épreuve, qui espère bien retrouver au bout de la presqu’île du Cotentin la ferveur populaire accompagnant les grandes courses au large en France.
Une ferveur qui concerne déjà la participation, puisque les marins se bousculent lors de chaque édition pour gagner le droit de courir le Fastnet qui réunit sur une même ligne de départ stars de la course au large et simples amateurs. En 2019, un nombre record de 388 bateaux représentant 27 pays différents y ont pris part ; et ils seront sans doute au moins aussi nombreux en 2021.
Des IRC aux Ultimes, ils s’affronteront sur un parcours engagé de 700 milles, avec la côte sud de l’Angleterre à longer, une double traversée de la Mer Celtique, avant un retour en Manche et, à partir de l’an prochain, un finish sur la presqu’île du Cotentin où sévissent des courants parmi les plus puissants d’Europe.
Malgré l’engouement, les modalités d’inscription au Fastnet restent inchangées : selon le principe du « premier arrivé, premier servi », les inscriptions ouvriront en ligne le 12 janvier 2021 à 11h (heure de Paris). Record à battre pour pourvoir toutes les places disponibles ? 4 minutes et 24 secondes ! Il faut donc se préparer sérieusement à cette phase, notamment en créant un compte Sailgate. Une fois les inscriptions enregistrées, le RORC attribue les places – en donnant la priorité à ses membres – et gère ensuite une liste d’attente. La moitié (non-remboursable) des frais d’inscription devra être versée avant le 22 janvier.
Si la course accueille de plus en plus de concurrents, elle reste un monument de la voile qui nécessite un niveau maritime sérieux. Les règles de qualification sont donc strictes. La plus importante impose qu’au moins la moitié de l’équipage – dont le skipper – doit avoir parcouru ensemble un minimum de 300 milles en course au large (au moins 75 miles avec une nuit en mer) sur le bateau engagé dans les 12 mois précédant le départ. Ces 300 milles peuvent être accomplis dans le cadre du programme du RORC. “Cela permet sur certaines courses de tester des portions du parcours de la Rolex Fastnet Race”, explique Chris Stone, directeur des courses du RORC.
Les inscrits ne pouvant, pour cause d’éloignement géographique, participer à ces épreuves doivent convenir avec la direction de course d’un autre programme de qualification, les organisateurs souhaitant accueillir de plus en plus de régatiers français. Ce que confirme Guillaume Evrard, ancien délégué général de l’Imoca, consultant en charge des relations avec les classes : “Les Français qui s’inscrivent à la Rolex Fastnet Race sont en général des équipages très affûtés, alors que côté anglais, il y a beaucoup d’amateurs qui viennent pour vivre une aventure en famille ou entre amis. La volonté du RORC, en accueillant l’arrivée à Cherbourg est de donner accès à la course à des Français qui ont l’habitude de courir le Spi Ouest-France ou l’ArMen Race, mais ne franchissent pas encore le pas.” Rendez-vous le 12 janvier à 11h !
Photo : Kurt Arrigo / Rolex Fastnet Race