Vendredi 8 décembre, en amont de la révélation du Marin de l’année dans la soirée à l’Olympia, la Fédération française de voile invite les acteurs de l’écosystème de la course au large à se réunir pour les Assises environnementales Course au large 2030. De nombreux professionnels du secteur – skippers, sponsors, organisateurs de course, représentants de classes, constructeurs, équipementiers, architectes… – sont ainsi attendus à la Maison de la Radio, à Paris, pour réfléchir à la transition environnementale au sein du secteur.
Plusieurs raisons ont poussé la fédération à organiser ce rendez-vous inédit : “Le sujet de la transition écologique dans la course au large étant de plus en plus médiatisé, nous avons décidé de nous en emparer et d’engager un état des lieux objectif, via la réalisation d’un diagnostic pour évaluer concrètement où en est la discipline aujourd’hui, explique Anne Dos Santos, secrétaire générale et vice-présidente en charge des actions RSE au sein de la FFVoile. Nous souhaitions également agir avant que l’inaction sur des sujets aussi cruciaux ne ternisse l’image de la course au large. Enfin, on observe que, si de nombreuses actions sont initiées par différents acteurs en faveur de la réduction du bilan carbone, elles ne sont pas réalisées de manière concertée et coordonnée.”
Ce que confirme Dimitri Caudrelier, expert en transition écologique, qui collabore à l’organisation de l’événement : “La discipline est en mouvement sur le sujet et il nous semble aujourd’hui intéressant de l’amplifier en fédérant l’ensemble des acteurs autour d’objectifs communs et de construire un discours en cohérence avec les enjeux actuels.”
Concrètement, ces assises débuteront par la présentation du diagnostic réalisé par The Boson Project, un cabinet de conseil qui a cherché à identifier quels étaient les leviers de la transition environnementale et ses freins au sein de la course au large. Une trentaine d’entretiens menés auprès de ses différents acteurs ont ainsi permis de prendre le pouls de l’écosystème. “Ce bilan montre bien une sensibilité sur le sujet, il révèle également qu’il existe un clivage entre des acteurs très militants et une majorité silencieuse qui n’ose pas trop se positionner”, souligne Anne Dos Santos. Ce rendez-vous est donc l’occasion d’échanges entre ces différents acteurs afin de déterminer des pistes d’actions communes.
Egalement au programme de cette journée : la présentation, pour la première fois, de l’empreinte environnementale de la course au large, ainsi que des prises de parole d’experts, à l’instar de Mael Besson, qui exposera des exemples de transitions écologiques dans d’autres sports, et de Pierre-Jean Cottalorda, économiste, membre du Giec, qui partagera sa réflexion sur la manière dont la voile peut opérer sa transition écologique.
L’équipe d’Earth Action, un cabinet de conseil indépendant basé en Suisse, présentera également l’expertise qu’elle a réalisée sur “la trajectoire que devra suivre le secteur de la course au large s’il souhaite s’aligner sur l’Accord de Paris, qui préconise pour chaque acteur la réduction des émissions de 30% d’ici à 2030 et de 90% d’ici 2050, et donc quels types d’actions seraient à mener et à quelle échéance”, précise Dimitri Caudrelier. Avant d’ajouter : “C’est aujourd’hui essentiel de travailler de manière précompétitive sur le sujet en mutualisant les solutions pour l’ensemble des classes et des acteurs.”
Nourris par toute cette matière, les participants seront ensuite invités à réfléchir, par petits groupes de travail, à des actions concrètes sur des thématiques, telles que les déplacements des visiteurs lors des départs de course, la gestion des déchets, l’impact de la course au large sur la biodiversité marine, la longévité des bateaux et des consommables ou encore le format des courses afin d’éviter les retours cargos.
La FFVoile réfléchit enfin à la constitution d’une commission afin de suivre l’ensemble de ces travaux via l’organisation d’un ou deux points annuels avec les acteurs du secteur. L’occasion également de connaître leurs besoins en termes de formations, d’outils ou encore d’études scientifiques afin de faciliter leur transition environnementale.
Informations pratiques : vendredi 8 décembre, de 10h à 17h à la Maison de la Radio à Paris. Entrée gratuite, inscription obligatoire.
Photo : Unsplash_Peter F.