Initialement prévue en juin dernier au Havre, la Normandie Cup s’est déroulée du 10 au 18 octobre, accueillant 63 équipages, en Diam 24, J80, Open 5.70, IRC, Osiris, principalement. Son organisateur, la ligue de voile de Normandie, n’a pas attendu la fin des régates pour réfléchir à l’avenir d’une épreuve qu’il souhaite développer pour en faire un grand rendez-vous annuel pluridisciplinaire autour de la Pentecôte. “Plutôt que d’organiser des événements séparés, cela fait plusieurs mois que nous nous sommes dit que nous avions intérêt à mélanger les générations, les supports, les niveaux, les publics”, explique Francis Le Goff, le directeur de la ligue, également directeur de course de la Solitaire du Figaro (entre autres courses).
Cette année, la Normandie Cup aurait aussi dû accueillir deux autres circuits professionnels – le championnat de France Elite de course au large en Figaro Bénéteau 3 (la Le Havre All Mer Cup a été finalement annulée faute d’un nombre suffisant d’inscrits) et les WIM Series (circuit international de match-racing féminin, annulé pour 2020) – et la Ligue Régionale de Voile, antichambre de la Ligue Nationale de Voile.
A l’avenir, l’objectif est d’ouvrir encore davantage le plateau, ce que confirme Cédric Chateau, qui dirige l’équipe d’organisation : “Comme nous l’avons fait en 2019, nous allons pérenniser le format rallye qui a vocation à accueillir, outre les IRC et Osiris, des bateaux qui ne sortent jamais des ports de plaisance. L’idée est de leur donner l’occasion d’aller à Fécamp, Honfleur ou Deauville en leur garantissant la sécurité nécessaire.” Les jeunes et les nouvelles pratiques sont également dans le viseur : “Nous réfléchissons à l’organisation d’un raid, dans l’esprit du Défi Wind, sur plusieurs supports à foil : planche, wing foil, kitefoil.”
L’objectif ? “Il y en a plusieurs, répond Francis Le Goff : augmenter la portée médiatique de la course ; fédérer l’ensemble des clubs autour d’un projet unique ; contribuer au rayonnement de la pratique en Normandie. Par exemple, sur le rallye, on va s’adresser à des gens qui n’ont pas de licence, l’idée est de pouvoir éventuellement les intégrer dans la vie des clubs.”
Qui dit développement dit moyens, l’objectif de la ligue de Normandie est donc de se tourner vers des partenaires privés pour compléter un budget global d’aujourd’hui 130 000 euros, financé à 70% par les collectivités (la ville du Havre, présente depuis la première édition, est le premier contributeur, accompagnée de la région Normandie, de la métropole Le Havre Seine-Maritime et du département de Seine-Maritime). “Il est de notre responsabilité d’accompagner notre développement par des fonds privés pour nous aider à grandir, mais aussi, par exemple, pour offrir davantage de prize-money”, précise Francis Le Goff.
Cédric Château complète : “On a vraiment à cœur de valoriser les séries professionnelles en dotant l’épreuve. Nous l’avions fait l’an dernier avec les WIM Series et les Diam. Cette année, grâce à un partenariat avec Oman Sail et la classe Diam 24, nous avons remplacé le prize-money des Diam par une prise en charge de l’inscription pour Sailing Arabia The Tour 2021 – sauf les billets d’avion – ce qui équivaut à 20 000 euros de prix. Et on essaie de pratiquer la même politique dans d’autres séries : par exemple, pour la Ligue régionale de voile, le club vainqueur l’an dernier gagnait son inscription payée à la Ligue Nationale de voile, soit 2 000 euros.”
Rendez-vous est pris pour l’édition 2021 de la Normandie Cup du 17 au 24 mai, avec éventuellement quelques jours supplémentaires si l’organisateur parvient à mettre sur pied le raid. “L’an dernier, nous étions 100 bateaux ; cette année, sans le Covid, on aurait dû être à 115-130 ; nous visons 150 voire plus, d’ici deux-trois ans”, ambitionne Cédric Château.
Photo : Patrick Deroualle / Normandie Cup 2020