Première voilerie française avec 26 millions d’euros de chiffre d’affaires et 200 collaborateurs, Incidence Sails était une nouvelle fois présente en nombre sur le Vendée Globe avec 14 Imoca équipés et… un double podium à la clé. Yoann Richomme, deuxième sur Paprec Arkéa, et Sébastien Simon, troisième sur Groupe Dubreuil, avaient en effet opté pour un jeu de voiles 100% Incidence Sails, fabriquées à partir de la membrane filamentaire DFi, elle-même produite dans l’unité, unique en Europe, d’Incidence Technologies, à La Rochelle.
“De tels résultats constituent évidemment une fierté pour toutes les équipes et une très belle vitrine pour le groupe, parce que ça démontre notre savoir-faire et prouve que notre technologie DFi est aujourd’hui arrivée à maturité, se réjouit Pierre-Antoine Morvan, qui dirige les divisions course au large et super yachts d’Incidence Sails. D’autant que les deux n’ont eu quasiment aucun problème sur tout le tour du monde : Yoann a dû casser une latte de foc et Seb a eu une toute petite déchirure sur une voile suite à la mauvaise manipulation d’une autre, c’est très anecdotique.”
Responsable de la communication et du marketing de la voilerie, Marjorie Huonnic ajoute : “Un double podium sur le Vendée Globe favorise directement nos ventes sur la course au large, mais ça ruisselle aussi sur nos autres secteurs d’activité : si on est capables de faire des voiles qui terminent le Vendée Globe sans casse, cela veut dire qu’on peut répondre à une demande de voiles fiables pour des super yachts ou des IRC, sachant qu’on s’occupe de la même manière d’un skipper Imoca que d’un client qui a un JPK 10.10 et pourra avoir ses voiles sur mesure en DFi avec un dessinateur dédié.”
Pour l’édition 2024-2025 du Vendée Globe, cinq dessinateurs d’Incidence Sails ont œuvré sur la conception des 90 voiles produites, avec, pour certains, une relation de confiance qui s’est instaurée avec leurs skippers « clients ». “Yoann est très attaché à notre marque et à un dessinateur, Ronan Floch, avec lequel il travaille depuis longtemps, il a gagné ses deux Solitaire du Figaro et ses deux Route du Rhum avec des voiles dessinées par Ronan, explique Pierre-Antoine Morvan. Ce qui ne veut pas dire pour autant que partir avec nous sur ce Vendée Globe était acquis, il a fallu prouver notre capacité à répondre à la demande de son équipe, notamment en termes de calculs numériques.”
Sébastien Simon, déjà équipé en Incidence Sails sur son précédent Vendée Globe, a de son côté travaillé avec un autre dessinateur, Maxime Paul. “Ce qui est intéressant, c’est qu’avec Ronan, nous avons pu collaborer étroitement, en échangeant librement sur nos techniques et applications. Ces discussions ont été très enrichissantes et ont permis de combiner nos expertises”, précise ce dernier.
Les échanges avec les équipes Imoca sont également précieux : “Aujourd’hui, on a affaire à des teams de plus en plus staffés, donc on est très challengés et on apprend beaucoup, confirme Pierre-Antoine Morvan. A l’inverse, sur des projets comme celui de Guirec Soudée, l’approche est différente, avec un accompagnement complet, depuis la mise en place des voiles jusqu’à la compréhension de leur utilisation, un critère auquel son équipe tient particulièrement. On fait de la customisation totale, à la fois sur les voiles et le service.”
Fortes de ce Vendée Globe d’ores et déjà réussi, les équipes d’Incidence Sails se projettent sur le prochain cycle Imoca, travaillant notamment, avec la classe, sur la problématique de voile verte, un enjeu important. “Nous partons dans ce domaine sur une bonne base, puisque nous sourçons tout en Europe, aucun de nos produits ne prend l’avion, et notre production est locale puisque les membranes sont fabriquées à La Rochelle et transportées à pied, le plancher est à 50 mètres ! rappelle Marjorie Huonnic. Maintenant, cela ne nous empêche pas, bien sûr, dans notre démarche de R&D, de travailler pour faire mieux sur les process et les matières recyclées ou biosourcées”.
Photos : Eloi Stichelbaut – polaRYSE / Paprec Arkea
