Pour fêter les 20 ans de Karver, Tip & Shaft retrace l’histoire de cette entreprise d’accastillage 100 % française, de sa création, en 2003, à aujourd’hui, avec ses hauts et ses bas, ses succès et ses échecs, ses équipes, ses coureurs, ses produits, ses rachats, ses moments clés… Ce dernier épisode raconte comment l’entreprise a passé la crise du Covid et comment elle se projette sur la décennie à venir. Début 2020, Karver se porte très bien : “Le carnet de commandes était complètement dingue, ça démarrait très fort, comme souvent les années de Vendée Globe. Et du jour au lendemain, avec le Covid et le confinement, plus rien, zéro commande !“ raconte Tanguy de Larminat, directeur général de l’entreprise. “Le Covid a marqué un arrêt brutal dans le monde du nautisme car on n’avait plus le droit de naviguer, ni même de bricoler sur son bateau, se remémore Marin Clausin, le fondateur de Karver. On n’y a pas échappé, avec une baisse du chiffre d’affaires de l’ordre de 30% sur l’année 2020.”
Cette période si spéciale a cependant été mise à profit par Marin Clausin pour “travailler sur le lancement de la nouvelle gamme d’emmagasineurs, la V3 depuis la création de Karver”. L’entreprise sort ainsi de la crise du Covid avec un produit fort, qui lui permet de rebondir rapidement, elle développe aussi une nouvelle gamme de hooks et une évolution des bloqueurs KJ à 3 mâchoires (en carbone) avant de poursuivre sur sa lancée en 2022 avec d’autres nouveaux produits, entre anneaux faible friction, kit bloqueur de trinquette et hook en titane.
La grande nouveauté de 2023 est le lancement d’une gamme d’enrouleurs, “davantage destinés à la croisière qu’à la régate”, souligne Marin Clausin, avant d’ajouter : “Nous ne voulions pas proposer le produit le plus léger, mais plutôt le plus robuste. Nous avons orienté le développement sur un modèle très costaud, qui reste tout de même parmi les plus légers du marché, avec un faible encombrement. Le système se veut à la fois performant et accessible. C’est un gros dossier pour nous car tous les bateaux ou presque sont équipés d’enrouleurs. C’est aussi un point stratégique car il s’agit de notre premier produit première monte pour les chantiers.”
Objectif : tripler le chiffre d’affaires
Vingt ans après sa création, Karver affiche fin 2022 un chiffre d’affaires de 3 millions d’euros et la troisième décennie s’annonce prometteuse. “Notre ambition est de tripler ce chiffre d’affaires, sans perdre notre âme”, précise Tanguy de Larminat qui met en avant “l’ambiance familiale” appréciée des salariés. “On travaille dans la confiance et la bienveillance, dans la communication et le respect de l’autre, confirme Aloïs Kerduel, responsable commercial France. Tous les avis sont écoutés, donc chacun se sent très impliqué. Cela donne envie d’aller plus loin tous ensemble. Même si l’entreprise grossit, il faut garder cet esprit qui fait notre ADN.”
Marin Clausin se veut rassurant sur ce point : “Je ne veux pas que Karver devienne une très grosse boîte. Si tout va bien, il y aura peut-être une dizaine d’employés en plus dans dix ans, mais pas davantage“, assure-t-il. Côté stratégie, l’entreprise ambitionne de rester un leader dans la course au large, tout en continuant à accroître sa présence dans la plaisance, en mettant à disposition des produits de grande qualité pour le plus grand nombre. “Nous devons trouver le bon équilibre entre nos produits de niche et une forme de rentabilité de l’entreprise“, confirme Tanguy de Larminat.
Le sujet de l’éco-responsabilité est également au cœur des préoccupations de Karver. “Pour diminuer notre impact, nous voulons être durables dans les deux sens du terme, explique Marin Clausin. Dans la construction en utilisant au maximum des matériaux biosourcés ou 100% recyclables, et dans le temps, en travaillant par exemple sur des poulies qui ont une durée de vie de 10 à 20 ans.”
Photo : Karver
