Lancée au début du mois, la première application gratuite d’entraide entre plaisanciers a fait son apparition sur les plateformes de téléchargement. Rescue Zone, développée par des spécialistes de la géolocalisation, a pour vocation de faciliter l’assistance aux bateaux en difficulté et d’optimiser leurs relations avec les services opérationnels de secours en mer.
Le principe de cet outil digital, à mi-chemin entre le réseau communautaire et le système d’alerte, est de s’appuyer sur les équipements dont disposent les plaisanciers en bordure de côtes. “Les chiffres révèlent que 70 % des bateaux de moins de 7 mètres n’ont ni AIS (Automatic Identification System) ni VHF, et que 70 à 75% des demandes d’assistance passent par un appel téléphonique”, indique Laurent Bouton, cofondateur, avec son associé Laurent Guillon, de la start-up Rescue Zone, basée à Marseille.
“L’objectif principal est de réduire la sinistralité jusqu’à environ 7 milles au large”, poursuit celui qui est lui-même plaisancier. La technologie développée par Rescue Zone permet en effet, par l’intermédiaire d’un smartphone, la géolocalisation dynamique des bateaux se situant à portée de réseau, l’émission d’alertes, la visualisation optimisée des embarcations en détresse ainsi que de toutes celles évoluant à proximité.
Des fonctionnalités adaptées aux problématiques du nautisme côtier, dans le respect des protocoles officiels de déclarations d’alertes d’urgence auprès des centres de secours (CROSS), qui ont convaincu Generali France d’embarquer en tant que partenaire stratégique de Rescue Zone. Au-delà de la prévention – “moins d’accidents, donc moins d’indemnisations” -, Bernard Duterque, directeur de la souscription des risques spécialisés de Generali France, leader du marché de l’assurance plaisance, explique, pour justifier ce partenariat : “Nous sommes les premiers à avoir lancé une police spécifique plaisance en 1951 et à avoir développé l’assistance, il est logique de nous associer à cette initiative innovante.”
Bertrand Duterque souligne également “l’esprit d’entraide et de solidarité des gens de mer, inscrit comme une obligation dans le droit maritime, que l’application apporte dans la communauté des plaisanciers.” C’est l’une des forces majeures de Rescue Zone, dont le principe de gratuité implique de “s’appuyer sur des annonceurs et des partenaires métiers comme Generali, Crosscall ou Cabesto”, comme l’explique Laurent Bouton, qui ambitionne 35 000 téléchargements avant la fin de l’année et 350 000 d’ici deux ans et demi.
L’ajout de fonctionnalités, telles que des alertes météo, viendra progressivement enrichir cette plateforme numérique, qui se destine aussi aux adeptes de loisirs nautiques, tels que le kayak, le kitesurf ou le wingfoil. “L’arrivée du foil, qui permet de parcourir rapidement de grandes distances, génère des nouveaux risques. Mais là encore, on estime que 30 à 40% des incidents peuvent se solutionner entre pratiquants dans le cadre d’interventions mineures, dont peuvent être déchargés les services de secours”, assure le cofondateur de l’application, imaginée comme un maillon complémentaire entre l’AIS et le téléphone.
Photo : Rescue Zone