C’est dans un mois, le 22 juillet, que sera donné de Cowes le départ de la Rolex Fastnet Race 2023, une 50e édition record, puisque, à ce jour, 495 bateaux sont inscrits, contre 388 en 2019, précédent record de participation. Les IRC représenteront le gros de la flotte, avec une centaine d’inscrits par catégorie en IRC 1, 2 et 3, les classes open viendront également en nombre, sont notamment recensés 31 Imoca, 26 Class40, 8 Ocean Fifty et 3 Ultim.
Autant dire que tant du côté de Cowes, que de celui Cherbourg-en-Cotentin, qui, en 2021, a succédé à Plymouth comme port d’arrivée, la pression monte pour faire de la place à tous les concurrents. L’Association Arrivée Fastnet Cherbourg, qui organise en plus un prédépart du 17 au 21 juillet (voir notre article), a confié ce dossier aux équipes portuaires sous la responsabilité d’Antoine Levavasseur, directeur des ports et du nautisme de Cherbourg-en-Cotentin.
Un véritable défi pour ce dernier et ces équipes, qui doivent à la fois accueillir du mieux possible les concurrents – “C’est quand même 100 ans d’histoire de la voile qui arrivent chez nous !” souligne-t-il -, et préserver l’ADN du port normand, escale privilégiée des plaisanciers descendant du nord de l’Europe et de la France. Pour faire face à ce double impératif, ont été prévus, explique Antoine Levavasseur, “des dispositifs temporaires permettant d’augmenter les capacités d’accueil, avec notamment 22 points de mouillage dans l’avant-port [où seront notamment amarrés les Ultims] et 306 mètres de pontons provisoires dans le bassin du Commerce”, qui accueillera les Imoca.
Quant aux visiteurs de passage, s’ils ont été invités à préparer leurs croisières autrement pour éviter l’escale cherbourgeoise du 17 au 29 juillet, ils pourront tout de même y être accueillis, 110 places, en plus des places visiteurs habituelles, ayant été libérées dans Port Chantereyne grâce à des offres spéciales à l’adresse des plaisanciers annuels pour laisser leur emplacement disponible pendant dix jours.
Reste à accueillir la flotte selon un scénario étudié en amont. “Même si, du fait du Covid, il y avait moins de bateaux en 2021, cette édition nous a servis pour travailler sur des plans de port théoriques journaliers calés sur les vitesses des bateaux, détaille le directeur des ports. Les Ultim arriveront normalement dans la nuit de dimanche à lundi, suivis très vite des IRC Zéro, Ocean Fifty et Imoca, qui seront partis après la première remise des prix prévue le mardi. On pourra alors se consacrer aux IRC.”
Les équipes du port seront en outre épaulées par celles de la Ligue de voile de Normandie, avec à leur tête Francis Le Goff, habitué à gérer des grosses flottes, puisqu’il est notamment le directeur de course de la Route du Rhum-Destination Guadeloupe. “C’est un élément clé de notre dispositif, commente Antoine Levavasseur, car ils ont une grande connaissance des bateaux et des skippers. En 2021, Francis avait par exemple réussi à faire rentrer au chausse-pied l’Ultim Maxi Edmond de Rothschild dans Port Chantereyne ; sans lui, pas sûr qu’on aurait réussi à convaincre l’équipe Gitana !”
“C’est forcément un plus car quand on s’adresse aux teams Imoca, Ultim ou Ocean Fifty, ils nous connaissent tous, ils savent de quel matériel on dispose, ça rassure tout le monde“, confirme Francis Le Goff. Qui ajoute, à propos du challenge qui attend les équipes mobilisées autour des arrivées : “Ça ressemble parfois à un Tetris, surtout quand toute la flotte des IRC arrive, mais c’est important de montrer que chacun a sa place à quai, sans être isolé ou loin du village, c’est aussi ce qui fait la force de Cherbourg par rapport à Plymouth. Même ceux qui sont dans l’avant-port pourront bénéficier d’un service de taxi-boat quasi permanent.”
Ce dispositif a en tout cas de quoi rassurer le directeur de course de la Rolex Fastnet Race, Steve Cole, qui fera partie de la quarantaine de personnes dépêchées à Cherbourg-en-Cotentin par le Rorc : “C’est un gros challenge pour nous tous d’accueillir quasiment 500 bateaux. Un événement d’une telle ampleur demande beaucoup d’organisation, mais vu les moyens mis en œuvre, nous sommes convaincus que tout se passera bien.”
Photo : Carlo Borlenghi / Rolex
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