468 équipages participent de vendredi à lundi à la 47e édition du Spi Ouest-France Banque Populaire Grand Ouest. Dont 21 en Class40, parmi lesquels le dernier mis à l’eau, mené par Corentin Douguet. L’occasion pour Tip & Shaft d’échanger avec le navigateur de 50 ans.
Tu disputes le Spi Ouest-France avec un équipage composé de « rock stars », puisque Thomas Coville et Yoann Richomme t’accompagnent notamment, comment cela s’est-il fait ?
La base de l’équipage est constituée d’Axel (Tréhin), mon co-skipper pour la saison, et de Rodrigue Cabaz, qui a travaillé avec nous cet hiver et est un excellent régatier, ancien de l’équipe de France de Laser. Après, il y a des mecs qui, quand ils rentrent de tour du monde, ont envie de régate au contact, ça les démange un peu, du coup, ils te demandent s’ils peuvent avoir une place à bord. Ça a été le cas de Yoann et de Thomas, ce sont des demandes difficiles à refuser ! Parce que, au-delà du fait qu’on va bénéficier de leur expérience et de leur savoir-faire, ce sont des gars avec lesquels je m’entends très bien, donc c’est un plaisir de les avoir à bord.Que représente le Spi Ouest-France pour toi ?
C’est une épreuve à laquelle, comme beaucoup, j’ai participé de nombreuses fois, ma première date des années 1990, j’en garde forcément beaucoup de bons souvenirs, notamment les premiers, quand tu commences à régater et que tu croises les champions qui en ont fait un métier, ça donne des idées et des envies. Je garde aussi en mémoire une belle victoire en IRC en 2017, la dernière fois que je suis venu, c’était en 2021 en Class40, déjà avec Yoann Richomme, sur le bateau d’Aurélien Ducroz. Cette année, comme la saison au large démarre tard, c’était l’occasion idéale de revenir, c’est toujours très sympa de croiser tous les gens des autres séries, qu’on voit peu pendant nos saisons, et de se confronter aux autres. Après, nos Class40 ne sont pas vraiment faits pour faire de la régate en baie et en équipage, donc les résultats seront à prendre avec des pincettes. On va tout de même sûrement tirer des enseignements du potentiel sur certains bords de notre bateau par rapport aux autres. Vu l’équipage que j’ai, je vais avoir plein de retours pertinents de ces gars et quitte à être là, autant bien faire et essayer de gagner !
La base de l’équipage est constituée d’Axel (Tréhin), mon co-skipper pour la saison, et de Rodrigue Cabaz, qui a travaillé avec nous cet hiver et est un excellent régatier, ancien de l’équipe de France de Laser. Après, il y a des mecs qui, quand ils rentrent de tour du monde, ont envie de régate au contact, ça les démange un peu, du coup, ils te demandent s’ils peuvent avoir une place à bord. Ça a été le cas de Yoann et de Thomas, ce sont des demandes difficiles à refuser ! Parce que, au-delà du fait qu’on va bénéficier de leur expérience et de leur savoir-faire, ce sont des gars avec lesquels je m’entends très bien, donc c’est un plaisir de les avoir à bord.Que représente le Spi Ouest-France pour toi ?
C’est une épreuve à laquelle, comme beaucoup, j’ai participé de nombreuses fois, ma première date des années 1990, j’en garde forcément beaucoup de bons souvenirs, notamment les premiers, quand tu commences à régater et que tu croises les champions qui en ont fait un métier, ça donne des idées et des envies. Je garde aussi en mémoire une belle victoire en IRC en 2017, la dernière fois que je suis venu, c’était en 2021 en Class40, déjà avec Yoann Richomme, sur le bateau d’Aurélien Ducroz. Cette année, comme la saison au large démarre tard, c’était l’occasion idéale de revenir, c’est toujours très sympa de croiser tous les gens des autres séries, qu’on voit peu pendant nos saisons, et de se confronter aux autres. Après, nos Class40 ne sont pas vraiment faits pour faire de la régate en baie et en équipage, donc les résultats seront à prendre avec des pincettes. On va tout de même sûrement tirer des enseignements du potentiel sur certains bords de notre bateau par rapport aux autres. Vu l’équipage que j’ai, je vais avoir plein de retours pertinents de ces gars et quitte à être là, autant bien faire et essayer de gagner !
“C’est vraiment un nouveau bateau”
Parlons de ton nouveau bateau, le premier Lift V3 (plan Marc Lombard Yacht Design) sorti de chantier, mis à l’eau fin janvier, était-ce une évidence pour toi de repartir sur un Lift, après ta saison réussie en 2022 sur un Lift V2 ?
J’avais très envie de faire un bateau à ma main avec mes idées, la base du V2 était très bonne, la collaboration avec l’équipe Lombard s’était très bien passée, donc c’était logique et plus simple de continuer. Maintenant, comme le cahier des charges était d’aller plus vite, il fallait qu’en CFD, on ait une vraie marge de performance en plus par rapport aux bateaux de la génération précédente. Tu mets quand même beaucoup d’argent sur la table [1 million d’euros prêt à naviguer avec des voiles, précisera-t-il], donc si c’est pour faire des gains minimes, ça ne valait pas le coup, il fallait trouver des choses vraiment un cran au-dessus à certaines allures. Et sur la partie ergonomie et plan de pont, j’avais quelques idées, notamment un vrai poste de veille à l’intérieur avec une vision panoramique qui change beaucoup par rapport à mon ancien Class40. Au final, je crois qu’on a réussi à trouver de bonnes réponses avec ce bateau, qui n’est d’ailleurs pas une évolution du Lift V2, c’est vraiment un nouveau bateau, on a refait des moules de coque et de pont, ce n’est pas juste un trait de crayon.Es-tu satisfait du résultat jusqu’à présent ?
Globalement oui, ça se passe très bien, on a pu naviguer très vite après la mise à l’eau, les sensations ont tout de suite été très bonnes. Quelques semaines plus tard, on est venus se confronter à quelques têtes de série à Lorient, c’était très positif. Le bateau correspond vraiment à mes attentes et au cahier des charges que je m’étais fixé, dans le sens où on a réussi à diminuer la traînée à beaucoup d’allures sans perdre de puissance, voire même à en gagner. On voulait aussi progresser au portant dans le passage à la mer, parce que le Lift V2 était dur, avec de gros arrêts-buffets, on voulait aussi gommer cet aspect. Les résultats, là aussi, semblent pour l’instant prometteurs, on a eu des très bons runs, notamment au portant VMG quand on est à une vitesse du bateau autour de 15 nœuds ou plus, on était quasiment un nœud plus rapide que les bateaux autour de nous. Maintenant, tout ça demande à être confirmé au large et en course, dans plus de vent et plus de mer. La seule ombre au tableau pour l’instant, c’est qu’on n’a pas encore les partenaires financiers à la hauteur de nos ambitions. La porte est grande ouverte, le bateau presque intégralement blanc, c’est le gros dossier sur lequel il faut qu’on arrive à avancer rapidement.Parlons de budget justement, comment as-tu financé le bateau et combien recherches-tu ?
Le bateau a été financé par un investisseur, si j’avais attendu un partenaire pour le lancer, il n’y en aurait toujours pas ! Ensuite, on a quelques partenaires historiques qui me permettent d’avoir un peu de budget pour lancer la saison et avancer pas à pas pour l’instant, mais il faut maintenant passer à la vitesse supérieure pour la suite. Aujourd’hui, une belle saison en Class40 si tu veux faire les choses bien, c’est autour de 500 000 euros par an, c’est le budget global qu’on recherche. Maintenant, comme on a une base de partenaires, on peut vendre le naming du bateau à moins cher que ça. L’idée étant d’avoir quelqu’un qui s’engage pour deux saisons afin de dérouler un plan cohérent jusqu’à la Route du Rhum 2026, parce que j’ai lancé tout ça essentiellement pour refaire la course et mieux que la dernière fois [il avait terminé troisième].
J’avais très envie de faire un bateau à ma main avec mes idées, la base du V2 était très bonne, la collaboration avec l’équipe Lombard s’était très bien passée, donc c’était logique et plus simple de continuer. Maintenant, comme le cahier des charges était d’aller plus vite, il fallait qu’en CFD, on ait une vraie marge de performance en plus par rapport aux bateaux de la génération précédente. Tu mets quand même beaucoup d’argent sur la table [1 million d’euros prêt à naviguer avec des voiles, précisera-t-il], donc si c’est pour faire des gains minimes, ça ne valait pas le coup, il fallait trouver des choses vraiment un cran au-dessus à certaines allures. Et sur la partie ergonomie et plan de pont, j’avais quelques idées, notamment un vrai poste de veille à l’intérieur avec une vision panoramique qui change beaucoup par rapport à mon ancien Class40. Au final, je crois qu’on a réussi à trouver de bonnes réponses avec ce bateau, qui n’est d’ailleurs pas une évolution du Lift V2, c’est vraiment un nouveau bateau, on a refait des moules de coque et de pont, ce n’est pas juste un trait de crayon.Es-tu satisfait du résultat jusqu’à présent ?
Globalement oui, ça se passe très bien, on a pu naviguer très vite après la mise à l’eau, les sensations ont tout de suite été très bonnes. Quelques semaines plus tard, on est venus se confronter à quelques têtes de série à Lorient, c’était très positif. Le bateau correspond vraiment à mes attentes et au cahier des charges que je m’étais fixé, dans le sens où on a réussi à diminuer la traînée à beaucoup d’allures sans perdre de puissance, voire même à en gagner. On voulait aussi progresser au portant dans le passage à la mer, parce que le Lift V2 était dur, avec de gros arrêts-buffets, on voulait aussi gommer cet aspect. Les résultats, là aussi, semblent pour l’instant prometteurs, on a eu des très bons runs, notamment au portant VMG quand on est à une vitesse du bateau autour de 15 nœuds ou plus, on était quasiment un nœud plus rapide que les bateaux autour de nous. Maintenant, tout ça demande à être confirmé au large et en course, dans plus de vent et plus de mer. La seule ombre au tableau pour l’instant, c’est qu’on n’a pas encore les partenaires financiers à la hauteur de nos ambitions. La porte est grande ouverte, le bateau presque intégralement blanc, c’est le gros dossier sur lequel il faut qu’on arrive à avancer rapidement.Parlons de budget justement, comment as-tu financé le bateau et combien recherches-tu ?
Le bateau a été financé par un investisseur, si j’avais attendu un partenaire pour le lancer, il n’y en aurait toujours pas ! Ensuite, on a quelques partenaires historiques qui me permettent d’avoir un peu de budget pour lancer la saison et avancer pas à pas pour l’instant, mais il faut maintenant passer à la vitesse supérieure pour la suite. Aujourd’hui, une belle saison en Class40 si tu veux faire les choses bien, c’est autour de 500 000 euros par an, c’est le budget global qu’on recherche. Maintenant, comme on a une base de partenaires, on peut vendre le naming du bateau à moins cher que ça. L’idée étant d’avoir quelqu’un qui s’engage pour deux saisons afin de dérouler un plan cohérent jusqu’à la Route du Rhum 2026, parce que j’ai lancé tout ça essentiellement pour refaire la course et mieux que la dernière fois [il avait terminé troisième].
“Tout est un peu congestionné”
As-tu l’impression que le contexte est compliqué pour vendre un projet ?
C’est sûr que le contexte politico-économique n’est favorable pour personne, que ce soit la course au large ou n’importe quel domaine, tout est un peu congestionné, mais je suis convaincu que la voile reste un bon outil de communication pour plein d’entreprises et que l’argent n’a pas disparu.D’autres Lift V3 vont-ils suivre derrière et as-tu ton mot à dire sur les éventuels candidats qui souhaiteraient en construire un ?
Oui, le deuxième bateau a été signé il y a quelques semaines pour un skipper qui ne souhaite pour l’instant pas communiquer, il y a encore de la place pour en construire un, voire deux, avant le départ de la prochaine Route du Rhum. Je suis propriétaire des moules, l’idéal serait d’avoir des skippers performants pour être dans une dynamique de partage et essayer de faire progresser le plus possible le bateau.Pour finir, tu as eu 50 ans l’année dernière, tu as navigué sur pas mal de supports, mais jamais eu l’occasion de faire un tour du monde, est-ce quelque chose qui manque à ton parcours et auquel tu aspires ?
Aller faire le tour de la planète est forcément quelque chose qui fait rêver tous les navigateurs, c’est clairement une case que j’aimerais bien cocher. Maintenant, si je dois finir ma carrière sans avoir fait le tour du monde, je pourrai vivre avec ça. J’ai déjà eu beaucoup de chances de faire tout ce que j’ai accompli jusqu’ici, mon parcours part un peu de nulle part : je n’ai pas été champion de voile dans ma jeunesse, je me suis mis à la compétition sur le tard et finalement, j’ai eu l’opportunité d’en faire un métier et de performer sur des courses majeures. S’il y a un tour du monde au bout, ça pourrait être une sorte d’apothéose, s’il n’y a pas, ce ne sera pas le drame.Photo : @samclickclack Images
C’est sûr que le contexte politico-économique n’est favorable pour personne, que ce soit la course au large ou n’importe quel domaine, tout est un peu congestionné, mais je suis convaincu que la voile reste un bon outil de communication pour plein d’entreprises et que l’argent n’a pas disparu.D’autres Lift V3 vont-ils suivre derrière et as-tu ton mot à dire sur les éventuels candidats qui souhaiteraient en construire un ?
Oui, le deuxième bateau a été signé il y a quelques semaines pour un skipper qui ne souhaite pour l’instant pas communiquer, il y a encore de la place pour en construire un, voire deux, avant le départ de la prochaine Route du Rhum. Je suis propriétaire des moules, l’idéal serait d’avoir des skippers performants pour être dans une dynamique de partage et essayer de faire progresser le plus possible le bateau.Pour finir, tu as eu 50 ans l’année dernière, tu as navigué sur pas mal de supports, mais jamais eu l’occasion de faire un tour du monde, est-ce quelque chose qui manque à ton parcours et auquel tu aspires ?
Aller faire le tour de la planète est forcément quelque chose qui fait rêver tous les navigateurs, c’est clairement une case que j’aimerais bien cocher. Maintenant, si je dois finir ma carrière sans avoir fait le tour du monde, je pourrai vivre avec ça. J’ai déjà eu beaucoup de chances de faire tout ce que j’ai accompli jusqu’ici, mon parcours part un peu de nulle part : je n’ai pas été champion de voile dans ma jeunesse, je me suis mis à la compétition sur le tard et finalement, j’ai eu l’opportunité d’en faire un métier et de performer sur des courses majeures. S’il y a un tour du monde au bout, ça pourrait être une sorte d’apothéose, s’il n’y a pas, ce ne sera pas le drame.Photo : @samclickclack Images