Après François Gabart en 2012-2013, la Macif a remporté son deuxième Vendée Globe, grâce à Charlie Dalin, arrivé mardi en tête de l’édition 2024-2025. Une évidente satisfaction pour Jean-Marc Simon, directeur santé prévoyance de la mutuelle d’assurances, rencontré aux Sables d’Olonne par Tip & Shaft.
Quelle saveur a cette deuxième victoire sur le Vendée Globe pour la Macif ?
J’avais vécu indirectement la première, puisque je ne faisais pas encore partie de la Macif, mais ça a rappelé des émotions importantes. Maintenant, c’est une autre histoire et cette victoire a une saveur incomparable. Et je n’oublie pas non plus qu’il y a quatre ans, nous avions déjà obtenu un très bon résultat, avec la deuxième place de Charlie sur Apivia. Trois participations, deux victoires et une deuxième place, on peut dire que c’est plutôt bien pour la Macif !
Quels ont été selon vous les ingrédients de ce succès ?
Déjà, il y a le fait que c’était d’entrée un projet gagnant, nous étions alignés, le sponsor et le skipper, sur l’objectif qui était de remporter le Vendée Globe. C’est important parce qu’on peut avoir l’objectif de l’un qui ne colle pas forcément aux moyens de l’autre, nous, on s’était accordés sur le fait que l’objectif était important pour les deux. C’est aussi une victoire du collectif, d’une équipe formidable, d’un travail de fond de Charlie, de son équipe et des architectes. J’aime aussi mettre en avant l’expertise de toutes les sociétés de nos côtes françaises qui ont participé à ce bateau qui est à 98% français. C’est une fierté pour moi en particulier, on ne peut pas faire l’impasse sur ce monde maritime qui devient une excellence française.
Avez-vous donné carte blanche à Charlie et son équipe sur les choix sportifs ?
Complètement. On partage les choix importants, mais on ne s’immisce pas, chacun a son rôle et ses responsabilités. Nous, on est très attentifs à l’histoire qu’on raconte, à l’image que l’on donne, mais on n’a aucune compétence pour discuter de l’opportunité de faire une seconde paire de foils ou de dessiner une carène comme ci ou comme ça, on fait complètement confiance aux sachants là-dessus et ça marche plutôt bien.
Et leur avez-vous donné tous les moyens qu’ils souhaitaient ?
Nous avons défini dès le départ un budget travaillé avec les différentes parties prenantes en fonction de cet objectif de victoire. Ça nécessitait d’avoir un bateau neuf, mais ça ne suffisait pas complètement, il fallait aussi leur donner les moyens de faire des améliorations tout au long du cycle, donc oui, on a donné les moyens. Après, ça ne veut pas forcément dire chèque en blanc, mais on a accepté que l’objectif de gagner le Vendée Globe devait être associé à un budget en cohérence.
De combien ?
On ne communique pas dessus. Pourquoi on ne le fait pas ? Ce n’est pas parce qu’on a des choses à cacher, mais plus parce qu’il faudrait prendre beaucoup plus de temps pour expliquer ce qu’est un tel budget. C’est d’abord un projet sur quatre ans, c’est ensuite un bateau, qu’on revend après, et d’autant mieux s’il a gagné des courses, ce qui s’était passé avec Apivia. Donc si on balance des chiffres sans prendre le temps de l’explication, on est sûr d’une chose, c’est qu’il ne va pas être compris. Il faut juste retenir que c’est un budget raisonnable et raisonné à l’échelle de la Macif, on est très à l’aise sur le fait que ces euros ont été très bien investis parce qu’ils nous rapportent en fait bien plus que si on devait acheter des espaces publicitaires.
Justement, avez-vous une estimation des retombées du projet ?
Oui, nous avons une estimation précise, arrêtée au soir du 14 janvier, des chiffres qui nous étonnent nous-mêmes, puisqu’on parle d’une valorisation média en équivalent d’achat publicitaire de 80 millions d’euros. Ce qui est très important car sur le précédent Vendée Globe avec Apivia – et on était déjà très satisfaits du résultat -, tout compris, on était à 28 millions. Avec les retombées liées à l’arrivée et aux jours qui vont suivre, on va encore augmenter ce chiffre, donc on peut dire que le sponsor Macif est très satisfait de ce Vendée Globe.
Quand on a gagné deux fois le Vendée Globe, à quoi peut-on aspirer pour la suite ? Rester en Imoca, passer à autre chose ?
On est sur un programme qui se termine après la Route du Rhum 2026, donc ce n’est pas le sujet du jour, qui est de savourer cette victoire qui permet à Charlie de rentrer dans la légende de la course au large.
Photo : Jean-Louis Carli/Alea