Lancée il y a maintenant un peu plus de dix ans par un ingénieur passionné de voile et de glisse, Rémi Finiel, la société Forward WIP est devenue depuis un acteur majeur dans le domaine de la protection sur l’eau. “Tout a commencé avec l’introduction des casques obligatoires sur les AC45 puis les AC72 de l’America’s Cup 2013, raconte Mathis Bourgnon, sport marketing manager de la marque et fils d’Yvan. Quand les premiers bateaux à foils sont arrivés, les marins ont vite compris qu’il était nécessaire de se protéger davantage à bord.’’
Le fabricant franco-helvète débute alors en équipant les défis BMW Oracle et Artemis avec ses produits techniques. “La demande n’a ensuite cessé de croître car les supports allaient de plus en plus vite, poursuit Mathis Bourgnon. La marque a équipé d’autres teams de l’America’s Cup, comme Groupama Team France pour la Coupe 2017, la plupart des équipes de SailGP, mais aussi les pratiquants de sports de glisse à foils : Nacra 17, Moth, kite… Entre 2015 et 2010, comme la pratique restait limitée à des navigateurs experts, le marché est resté assez restreint, un tournant s’est opéré en 2020 avec l’arrivée du wing foil, premier sport à foil grand public qui a nécessité de protéger tous les pratiquants.”
L’entreprise, qui emploie aujourd’hui dix salariés à Rolle, est ainsi vite devenue leader mondial de la protection pour les « riders » naviguant vite sur l’eau. Elle s’est aussi diversifiée, proposant à son catalogue harnais de voile, kite, wing et wind foil, combinaisons avec protections intégrées…, tout en étant sollicitée pour des collaborations de développement avec d’autres marques, comme ION, Ensis, Harken.
Solidement implantée dans le domaine de la voile légère sportive, Forward WIP a décidé de franchir un cap en adressant désormais le marché de la course au large. “Comme pour tous nos développements, nous nous intéressons à un nouveau marché que si nous pouvons apporter des solutions innovantes et différentes de ce qui existe, explique Mathis Bourgnon. Nous considérons que nous pouvons mettre notre savoir-faire à disposition des équipages naviguant à bord de bateaux rapides, comme les Imoca, Ocean Fifty, Class40 et même les Mini 6.50.”
Les chocs violents étant devenus de plus en plus fréquents sur ces supports – à l’instar de la blessure à la tête subie par Sébastien Simon lors de Retour à La Base -, la marque vient de lancer le casque flexible Wiflex ultra léger (seulement 150 grammes), au point, selon le product manager, qu’il “se fait oublier quand on le porte”.
Il va notamment être testé en Imoca par Romain Attanasio : “Sur Retour à La Base, j’ai pris un énorme choc, j’ai d’ailleurs encore mal à la tête, raconte le skipper de Fortinet-Best Western. Pour moi, il est évident et essentiel de porter un casque à bord. J’en utilisais déjà un de temps en temps quand je sortais du cockpit ou quand je montais au mât, je vais désormais me forcer à le mettre plus souvent. Sur le Vendée Globe, un choc à la tête peut avoir des conséquences désastreuses.”
Forward WIP a également conçu une salopette et une veste de quart adaptées pour le large, avec, là encore, l’accent mis sur la légèreté. Le navigateur/ingénieur Benoît Marie, qui teste les produits de la marque depuis 2014, a contribué au développement de cette gamme : “Ces vêtements sont faits pour le large, ils sont légers, respirants et bien étanches. Ils assurent une bonne protection tout en restant flexibles.” Caroline Boule, qui a bouclé la Mini Transat 2023 en portant la salopette coastal racing à bord de Nicomatic, son proto à foils, témoigne : “Avec les cirés des marques plus “classiques”, je ne pouvais pas bouger dans le bateau parce que je me sentais engoncée. Alors qu’avec cette salopette, je peux même dormir avec, car elle est légère et confortable“.
Fort de ces premières expériences, Forward WIP espère désormais convaincre d’autres skippers d’adopter ses produits, les encourageant à les tester et à donner leurs retours, notamment en vue du Vendée Globe qui arrive à grands pas.
Photo : PolaRYSE – NICOMATIC