Fondée en 2001 par son actuel directeur général, Christophe Lassegue, ancien équipier sur l’America’s Cup et les trimarans Orma, Ocean Data System (ODS pour les initiés) a bâti sa réputation en lançant dès 2006 son produit phare, le système anti-chavirage UpSideUp. Un dispositif, qui, près de vingt ans plus tard, continue d’être plébiscité par les principaux teams de multicoques de course au large.
La moitié de la flotte actuelle des Ocean Fifty en est ainsi équipée, dont les deux derniers mis à l’eau, Réalités (Fabrice Cahierc) et Primonial (Sébastien Rogues). C’est le cas également de Roland Jourdain qui, après l’avoir utilisée une première fois à l’époque des MOD70, a adopté cette solution pour son catamaran We Explore, mis à l’eau l’an dernier en vue de la Route du Rhum-Destination Guadeloupe.
“Comme je savais que le bateau pouvait facilement lever la patte et que mon but était d’abord de l’amener à l’endroit en Guadeloupe, j’avais demandé à Christophe de me faire un système simple et fiable : en gros, ça penche, ça choque ! Ça m’a permis de passer une très bonne Route du Rhum [deuxième en catégorie Rhum Multi, NDLR], avec des seuils de gîte assez bas, autour de 20-22 degrés. J’ai eu pas mal de choqués, mais je préférais me faire des muscles que des frayeurs [pour des raisons de sobriété, il rechargeait la bonbonne d’air comprimé, qui actionne les taquets, manuellement, plutôt qu’automatiquement, NDLR].”
UpSideUp a également été adopté par MerConcept dès 2015, d’abord sur Macif, le premier trimaran de François Gabart, ensuite sur SVR Lazartigue. Avec, là encore, un retour positif de la part d’Emilien Lavigne, ingénieur au bureau d’études et électronicien de l’Ultim : “On avait choisi ce système au départ car ODS nous proposait une solution clés en main qui avait déjà fait ses preuves, c’était un facteur de sécurité et de performance important. Comme on en a été satisfaits, on l’a reconduit sur SVR.”
MerConcept a même été plus loin en choisissant d’équiper le plan VPLP de la solution de contrôle et de supervision des données Sail’In Control. “On la fait fonctionner en tandem avec notre centrale de navigation, poursuit Emilien Lavigne. L’avantage avec ODS, c’est que dès qu’on pense à des développements customisés qui pourraient nous intéresser, ils sont réceptifs pour nous proposer une solution vraiment adaptée. On a ainsi travaillé l’an dernier avec eux sur une IHM (interface homme machine) qui nous permet de mélanger des données provenant de différents capteurs et systèmes, comme, par exemple, les caméras de bord. On peut vraiment l’utiliser comme agrégateur de données.”
MerConcept s’apprête enfin à tester un des capteurs de charge TensEazy (voir notre article précédent) pour instrumenter le gréement de SVR Lazartigue. Des produits développés depuis 2018 par Ocean Data System, désormais compatibles avec tous les systèmes électroniques de navigation, et que l’on retrouve notamment sur We Explore ou le nouvel Ocean Fifty Primonial.
Avec cette solution sur laquelle l’accent a été mis sur la fiabilité et la qualité de la mesure, l’objectif affiché d’Ocean Data System, en plus d’accroître sa clientèle actuelle – multicoques de course pour moitié, voileries, gréeurs, multicoques de grande croisière pour l’autre -, est de convaincre les teams Imoca, comme l’ensemble des projets course au large ayant l’utilité de ces solutions.
“Nous proposons aujourd’hui la plus large gamme de capteurs sans fil ou filaires, nous sommes également capables d’en concevoir et fabriquer à l’unité ou custom, détaille Christophe Lassegue. Et derrière la mesure des charges, nous avons une offre étendue de solutions pour la collecte et l’exploitation globalisées de données à bord, appliquées à la sécurité, la performance et la connaissance.” Dernier argument avancé par le directeur général : “Ce sont des produits éco-conçus, fabriqués à Lorient, durables, fiables, réparables, reconditionnables et, en ultime fin de vie, recyclables.”
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