Créé en novembre 2021, Sangiorgio Marine s’est fait connaître grâce à la deuxième place en Class40 sur la Route du Rhum d’Alla Grande Pirelli, le plan Gianluca Guelfi d’Ambrogio Beccaria, mis à l’eau à peine deux mois avant le départ.
Depuis, le chantier fondé et dirigé par Edoardo Bianchi a vu ses commandes croître à grande vitesse : le bateau numéro 2, Influence2, pour Andrea Fornaro, vient d’être mis à l’eau ; le troisième, pour Alberto Riva, est en cours de construction. Et la récente victoire d’Ambrogio Beccaria sur la CIC Normandy Channel Race avec Kevin Bloch a clairement suscité encore plus d’intérêt, et pas seulement en Italie : Edoardo Bianchi évoque ainsi des négociations en cours avec trois clients potentiels.
“Travailler avec Sangiorgio a été formidable, ils sont super motivés et très ouverts aux idées différentes, commente Ambrogio Beccaria. J’ai effectué deux transats en moins de huit mois avec le bateau et je n’ai eu aucun problème. Les deux éléments importants en Class40 sont le poids et le moment de redressement, nous sommes à chaque fois à la limite de la jauge, et le bateau s’avère rapide et fiable.”
“L’idée, en se lançant sur ce marché des Class40, c’est de faire connaître le chantier au marché français, notamment auprès de ceux qui cherchent à construire des Imoca et des pièces pour les grands trimarans. C’est clairement l’objectif”, explique Edoardo Bianchi. Qui est lui-même régatier, puisqu’il a notamment participé aux Jeux olympiques d’Athènes et de Pékin en Tornado, avant de suivre des études d’ingénieur naval. Il a ensuite travaillé pendant dix ans chez Persico Marine, en charge notamment de la construction de l’AC75 du défi italien Luna Rossa Prada Pirelli pour la dernière Coupe.
Et le patron de Sangiorgio Marine d’ajouter : “Si demain quelqu’un vient nous demander de construire un Imoca, nous avons toute l’infrastructure, les outils et les hommes.” Le chantier italien a notamment installé un nouvel autoclave de 3 mètres de diamètre pour 9 de longueur, qui permet de fabriquer tous les foils et les pièces de foils et rend l’entreprise capable d’atteindre le niveau technologique requis pour construire des bateaux de course.
Sangiorgio Marine construit par ailleurs en ce moment le chase boat à hydrogène du défi American Magic en vue de la 37e Coupe de l’America, en collaboration avec un autre acteur italien, Bluegame. “C’est un projet très compliqué, encore plus qu’un bateau de la Coupe, car le système à hydrogène et les systèmes de foils sont contrôlés à 100 %. Mais c’est très stimulant, et ça va nous aider à mettre en avant nos compétences techniques pour, par exemple, construire des Imoca”, s’enthousiasme Edoardo Bianchi.
Lors de sa première année d’existence en 2022, Sangiorgio Marine a réalisé un chiffre d’affaires d’un peu plus de 1,5 million d’euros, son directeur général souhaite doubler ce chiffre cette année. L’entreprise compte actuellement 30 employés à temps plein et sous-traitants sur son site de 4 500 m2 au cœur du nouveau port de plaisance de Gênes, qui accueillera la semaine prochaine l’arrivée de The Ocean Race.
“Nous sommes vraiment flexibles et rapides, avec la possibilité d’accueillir des bateaux à flot pour de la maintenance et de l’espace à l’extérieur, ajoute Edoardo Bianchi qui rêverait aussi de construire un TP52. L’hiver dernier, nous avons par exemple réaménagé un Wally 100, nous avons la capacité d’accueillir des bateaux jusqu’à 120 pieds en plein centre de Gênes, au cœur d’une zone d’activité maritime dédiée.”
Photo : Martina Orsini
