Décidée à s’implanter sur le marché français de la course au large, d’où l’ouverture en septembre d’un troisième site français au Crouesty (voir notre article), la voilerie italienne OneSails mise pour cela sur ses technologies propres, dont sa membrane 4T Forte entièrement recyclable et unique en son genre. Depuis l’invention du 3DL par North Sails, en 1992, les membranes n’ont cessé de se perfectionner avec un triple objectif : stabilité de forme, légèreté et solidité. OneSails, dont la maison mère est située à Vérone, a commencé à développer sa membrane 4T en 2011.
Elle s’apparente à un mille-feuille dont le nombre de couches va de 6 à 19 selon la taille, mêlant taffetas, grilles et fibre polyéthylène haut module. La voile est découpée en panneaux pincés aux extrémités, comme une coupe horizontale traditionnelle, des panneaux qui sont ensuite assemblés pour la mise en position au scotch double face. La structure primaire d’un seul tenant et la peau de recouvrement sont posées par des machines spéciales, l’ensemble est enfin disposé dans un moule pneumatique qui s’adapte à la forme de la voile, et non l’inverse.
“La particularité du procédé est que nous combinons la mise sous vide et la montée en température pour assurer l‘infusion d‘un thermoplastique. C’est à la fois une encapsulation et un lien chimique. Tous les composants sont issus de la même famille, le polyéthylène, ce qui assure une cohésion remarquable et qui fait du 4T la seule membrane entièrement recyclable dans un procédé industriel standard”, explique Flavio Formosa, directeur technique de OneSails et chief designer du groupe.
Assez proche d’une construction composite en pré-imprégné, la membrane T4 n’utilise ni résine ni film mylar. “C’est pour ça qu’il ne peut y avoir de délaminage, assure de son côté Franck Perrier, directeur de la voilerie du Crouesty. Notre procédé n’est pas un collage mais une véritable infusion. Le choix de la fibre polyéthylène haut modulus garantit l’insensibilité aux UV et une grande résistance à l’abrasion.”
Le spi IFS ouvre de nouveaux
marchés pour OneSails
La marque italienne, qui équipe des bateaux de course au large, dont les Imoca d’Ari Huusela et de Pip Hare, ainsi que celui d’Offshore Team Germany, vainqueur de The Ocean Race Europe en juin dernier, se distingue également par son spi IFS enroulable et sans câble. “Nous avons eu l’idée d’utiliser notre technologie de membrane et de la combiner au nylon sur l’avant de la voile pour raidir le guindant. Nous sommes aujourd’hui capables de faire des spis très épaulés comme des A2 ou des A3, facilement enroulables sans câble”, confirme le designer italien.
David Bonnefois, qui fabrique et distribue les emmagasineurs Sveggen, teste ainsi un IFS sur son bateau personnel, le X35 Toy and Me depuis 6 mois. “Je l’ai utilisé dans un peu toutes les conditions, en équipage mais aussi en solitaire, et je dois reconnaître que c’est très convaincant. On n’est pas obligé de mettre autant de tension que dans les systèmes avec câbles et je n’ai jamais été pris en défaut d’enroulement, même dans la brise.”
A la croisée des problématiques du croiseur et du coureur en solitaire, l’IFS ouvre de nouveaux marchés pour OneSails. “On l’a aussi exporté sur les « Flying Jib », très prisés en IRC car peu taxés par la jauge, explique Franck Perrier. Dans ce cas-là, l’intérêt principal est de limiter la tension sur le guindant et donc de renvoyer moins de compression dans le mât et les périphériques.”
Contact OneSails : Franck Perrier, franck@onesails.fr
Photo : OneSails