Rien ne prédestinait cette navigatrice, née à Munich d’un père allemand et d’une mère française, à prendre la mer.
Rien, si ce n’est, peut-être, une grand-mère autrichienne et le lac près de la maison où elle passait des vacances, qui distillèrent les prémices de la passion.
Ce n’est qu’en devenant étudiante à la Sorbonne qu’Isabelle se décide à souffler sur les braises de ses rêves de petite fille en partant en stage aux Glénans.
La fameuse école lui ouvre les yeux sur son destin et elle finit ses études de lettres modernes pour
devenir skipper et enchaîner les convoyages en Méditerranée et aux Antilles.
En 2003, à Lorient, elle rencontre des ministes préparant la
Transat 6.50 : un an plus tard, elle investit ses économies dans un proto et la voilà découvrant la course et le solitaire –
se découvrant, au passage, compétitrice. C’est le début d’un long sillage, toujours en cours.
Deux Mini-Transats en 2005 et 2007, auxquelles vont succéder huit rudes années en
Figaro, puis deux courtes saisons en
Class40 avant qu’elle ne fasse son entrée sur le circuit
Imoca, en 2017, à la barre de l’ancien
Safran. Pour approcher ce qui est devenu son rêve : le
Vendée Globe.
Un rêve qui se mérite, car
la campagne vers cette édition 2020 est mal pavée avec des abandons sur le Rhum 2018 et la Transat Jacques Vabre 2019. L’abandon au Brésil sur le Vendée Globe n’a cependant pas le même goût d’amertume :
Isabelle repart et termine, profitant de la fin du parcours pour trouver la sérénité en bouclant la boucle malgré tout.
Et ensuite ? Il ne devait y avoir qu’un seul Vendée Globe, mais, comme Isabelle le rappelle, “
il est des propositions qu’on ne refuse pas“. Et on la retrouvera sur la ligne de départ en 2024.