Un capteur qui donne en temps réel la tension de l’étai et des haubans – Smarttune – un autre qui mesure les charges et efforts sur les voiles – Smartlink – la société britannique Cyclops Marine s’est installée depuis sa création, en 2018, sur un marché en pleine croissance : celui des capteurs. Avec un segment particulier dans son viseur, celui des régatiers amateurs naviguant sur des circuits type IRC.
“La plupart de ces régatiers ont l’habitude de naviguer à l’instinct et au feeling, confie Ian Howarth, directeur général de l’entreprise. Ils gagneraient forcément en performance s’ils disposaient des outils pour collecter des informations en temps réel sur leurs réglages.” Et le patron de Cyclops Marine de prendre un exemple concret : “A bord d’un J/70, la charge de base sur votre étai est de 140 kg. Mais quand vous avez plus de vent, vous avez envie d’avoir une charge de 700 kg, ce que Smarttune permet de mesurer en direct. Vous pouvez donc sans cesse adapter vos réglages aux charges que vous souhaitez mettre dans le gréement, c’est aussi valable sur les écoutes avec Smartlink.”
Kieron Hill, régleur à bord du J/122E Juno, qui s’aligne régulièrement sur les courses anglaises confirme : “L’ensemble du gréement fonctionne comme une structure dynamique, il est essentiel de disposer de données précises sur l’impact des charges. Sans ces capteurs, on ne fonctionne qu’au ressenti. Avec, nous disposons de données précises sur l’impact de chaque manœuvre, c’est bien plus efficace.“ D’autant que celles-ci sont accessibles directement sur les afficheurs via la centrale de navigation du bateau ou sur un smartphone grâce aux applications développées par Cyclops Marine.
Comme toutes ces données peuvent être conservées et donc analysées, elles permettent de disposer à chaque sortie des paramétrages et réglages optimums testés auparavant. “Désormais, nous n’avons plus à nous soucier des réglages à chaque fois que nous partons en mer : il suffit de reprendre leur historique. C’est un très grand pas en avant dans le réglage et l’optimisation d’un bateau de course”, ajoute Kieron Hill. “L’analyse a posteriori est la clé pour connaître avec précision son bateau et en tirer le meilleur “, confirme Ian Howarth.
Si la recherche de performance est l’objectif premier des capteurs développés par Cyclops Marine, la sécurité qu’ils apportent à son utilisateur est un autre argument mis en avant par ses concepteurs. “On peut par exemple coupler Smartlink avec une alarme sur l’électronique de bord, explique Xavier Phelipon, dont la société XPO distribue les produits en France. Ainsi, si le bateau force trop sur l’écoute de grand-voile, le capteur peut déclencher une alarme pour indiquer qu’il faut choquer ou prendre un ris.”
Et Xavier Phelipon d’ajouter : “Sur un catamaran, on a du mal à percevoir les efforts appliqués, le gros avantage d’avoir Smartlink sur l’écoute de grand-voile est de comparer la charge en temps réel avec les charges limites d’utilisation définies par le chantier, cela permet à l’utilisateur de ne pas aller au-delà. Il y a donc aussi un vrai intérêt pour un chantier d’installer les capteurs lors de la phase de production.”
Entre gain de performance et sécurité accrue, Cyclops Marine espère donc populariser ses capteurs sur le marché français de la régate. “Lorsque je vois le nombre de concurrents qui participent chaque année au Spi Ouest-France, je me dis qu’ils gagneraient tous beaucoup en performance !” sourit Ian Howarth.
Photo : Landsail Tyres J-Cup pwpictures.com