La conférence de présentation de The Bridge s’est tenue jeudi au Pavillon Royal, dans le Bois de Boulogne, en présence des quatre skippers qui participeront à la Transat du centenaire en équipage. Comment est bâti cet événement hybride qui va bien au-delà d’une simple course à la voile ? Tip & Shaft vous donne les clés pour comprendre.
- The Bridge, c’est quoi ? Damien Grimont a eu l’idée de créer The Bridge. Lié à la ville de Saint-Nazaire, avec laquelle il a organisé la Solidaire du Chocolat et le Record SNSM, le vainqueur de la Mini Transat 1991 souhaitait faire revenir le Queen Mary 2 dans son port d’origine – le paquebot géant y a été construit en 2002-2003. Pour donner plus de corps à ce projet, il a eu l’intuition de le lier à un événement historique, le débarquement américain à Saint-Nazaire en juin 1917 – ce qui permettra plus tard de recevoir le label “Centenaire” de la Mission du Centenaire de la Guerre 14-18. “De là est née une espèce de mayonnaise invraisemblable d’auto-construction, raconte Damien Grimont. On s’est dit que quitte à célébrer 100 ans d’amitié franco-américaine, pourquoi ne pas fêter aussi le centenaire de l’arrivée du jazz et du basket en Europe.” La voile est venue se greffer à cet ensemble, donnant lieu à un événement hétéroclite qui, sous l’appellation The Bridge, regroupe la Transat du Centenaire, la Coupe du monde 2017 de basket 3X3 (17-21 janvier à Nantes), des concerts de jazz et le Club des 100, un forum de réflexion sur le monde de l’entreprise de demain organisé à bord du paquebot lors de la traversée Saint-Nazaire-New York.
- La Transat du Centenaire. Cette transat en équipage entre Saint-Nazaire et le pont de Verrazano (3 152 milles) s’élancera le 25 juin 2017 à 19h, 4 bateaux y participent : Macif (François Gabart), Sodebo (Thomas Coville), Actual (Yves Le Blévec) et Idec Sport (Francis Joyon). Si les organisateurs montent en épingle le défi “Queen Mary 2 vs les 4 Fantastiques”, le paquebot a en fait partie gagnée. Mais les skippers y voient l’occasion d’une première course 100% Ultimes qui va leur permettre de pousser leur machine et d’avoir une bonne visibilité médiatique. A noter que Spindrift 2, prévu à l’origine, n’est pas de la fête. “Ils n’ont pas voulu respecter la limitation des équipages à six”, regrette Damien Grimont.
- L’organisation. Elle est assurée conjointement par l’association loi 1901 The Bridge et Profil Grand Large, la société de Damien Grimont. L’organisation de la Coupe du monde de basket 3×3 est déléguée à la société Sport Plus Conseil, celle de la Transat du Centenaire à OC Sport, tandis qu’un comité de pilotage, mené par Yves Gillet, patron de la société Keran, gère le Club des 100. Au total une cinquantaine de personnes oeuvrent sur l’évènement.
- Le budget. Il est conséquent ! D’un montant de 15 millions d’euros, il est divisé en deux parts égales : 7,5 millions pour l’affrètement du Queen Mary 2, couverts par les inscriptions au Club des 100 (9 000 à 20 000 euros la cabine double, participation au forum comprise) et les réservations de particuliers (3 500 euros). En réalité, ce sont 153 entreprises (20% TPE, 50% PME, 20% grands groupes, principalement du Grand Ouest) – dont Sodebo et Actual, également engagées sur la course – qui ont acquis des packages. Soit un millier de cadres et de dirigeants d’entreprises, de quoi aussi faire du business à bord. L’autre moitié du budget est consacrée à l’organisation proprement dite, dont 1 million au Club des 100, 1,5 au basket, 2,5 à la transat. Cette partie du budget est prise en charge à hauteur de 1,5 million par les 6 collectivités locales associées, tandis que le CIC (partenaire fondateur), Réalités et Réauté Chocolat (partenaires officiels) versent un total de 5 millions.
Et le Record SNSM ? La 13e édition du Record SNSM, qui fête le cinquantenaire de l’association de sauvetage en mer, sera particulière cette année, d’abord parce qu’elle sera réservée aux Multi50, ensuite parce qu’elle s’inscrira dans le cadre de The Bridge : le départ sera donné le 23 juin à 17h de Saint-Nazaire pour une course d’environ 24 heures que les participants achèveront escortés par le Queen Mary 2, lui-même accompagné par une dizaine de bâtiments de guerre venus de 7 pays différents